5 actions pour maîtriser et réduire son empreinte carbone

Petite devinette : qu’est-ce qui est invisible, mais qui pèse 10 tonnes ? Réponse : l’empreinte carbone moyenne d’un Français ! Appelé également bilan carbone ou empreinte climat, cet indicateur vise à mesurer les émissions de gaz à effet de serre d’une activité, d’un territoire, d’une entreprise ou d’un individu. En réponse aux rapports alarmants du GIEC, le Groupement intergouvernemental d’experts sur le climat, l’accord de Paris conclu en 2015 a fixé un objectif ambitieux, mais vital : limiter le réchauffement climatique à un niveau bien inférieur à 2 °C, par rapport au niveau préindustriel. Pour ce faire, nous devons diminuer drastiquement nos émissions de CO2, méthane et autres gaz à effet de serre à toutes les échelles. À titre individuel, si vous vous interrogez sur l’efficacité des écogestes, voici 5 actions concrètes pour connaître et réduire son empreinte carbone au quotidien.
1. Faire le calcul de son empreinte carbone
Pour respecter l’accord de Paris et atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, la Stratégie nationale bas carbone adoptée en France est sans appel : il faut viser dès les prochaines décennies une empreinte carbone annuelle de 2 tonnes eqCO2 par individu à l’échelle mondiale. Calculer son bilan carbone personnel permet ainsi de mesurer le chemin à parcourir. Rien de plus simple aujourd’hui grâce aux nombreux outils en ligne prévus à cet effet. Par exemple, le simulateur Nos gestes climat de l’Ademe, l’Agence de la transition écologique.
Répondez aux questions sur vos habitudes alimentaires, de consommation, vos moyens de transport ou de chauffage. Pour chaque poste, l’outil calcule les émissions de gaz à effet de serre correspondantes en équivalent CO2. Vous obtenez ainsi votre empreinte climat personnelle en infographie. Vous vous situez dans la moyenne française des 10 tonnes eqCO2 ? Vous pourrez alors probablement agir sur quatre secteurs particulièrement émetteurs. Vous pourrez constater que réduire son empreinte carbone est à la portée de tous.
2. Limiter l’autosolisme pour réduire son empreinte carbone lors de ses déplacements
La voiture thermique individuelle est responsable de 2 tonnes eqCO2 par personne et par an (source : Carbone 4). L’autosolisme, c’est-à-dire la pratique de trajets solitaires en auto, est en grande partie coupable. Selon l’Insee, en 2017, 74 % des actifs utilisaient leur véhicule pour aller travailler ! Si les transports en commun ne sont pas une solution envisageable pour vous, il existe des alternatives adaptées à chaque situation :

- Le vélo à assistance électrique (VAE) : il est parfait pour les trajets inférieurs à 10 km et recrute de plus en plus d’adeptes, y compris chez les moins sportifs. De nombreuses collectivités territoriales accordent des subventions à l’achat d’un VAE. Quant au plan vélo national, lancé en 2018, il devrait booster l’aménagement des infrastructures. Et pour déposer les enfants à l’école au passage, passez au vélo cargo, pensé pour les usages familiaux !
- Le covoiturage : une pollution et des coûts divisés par le nombre de passagers, ce n’est pas rien ! Pour les longues distances ou les endroits mal desservis par les transports en commun, le covoiturage est idéal. Certaines entreprises ou collectivités l’encouragent et facilitent la mise en relation de leurs salariés ou administrés. Il existe de nombreuses plateformes : si la plus connue est Blablacar, ses commissions ont tendance à enfler. Tentez votre chance sur des plateformes engagées comme Mobicoop, Covoit’ici ou encore La Roue verte.
3. Végétaliser son assiette pour réduire son empreinte carbone
Réduire son empreinte carbone passe aussi par le choix dans l’alimentation. L’élevage représente 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre, selon Greenpeace, et constitue la première cause de déforestation. En France, la viande et le poisson génèrent plus d’une tonne d’eqCO2 par personne et par an, soit la moitié de notre budget de 2 tonnes ! Le bœuf est particulièrement émetteur puisque les ruminants rejettent du méthane. Une très bonne raison, parmi tant d’autres, de végétaliser son alimentation. Tofu, légumineuses (fèves, pois chiches, lentilles, etc.) complétées de céréales, mais aussi tempeh ou seitan apportent toutes les protéines nécessaires pour être en bonne santé. Vous ne vous sentez pas une âme de végétarien ? Le flexitarisme est fait pour vous : vous mettrez ainsi les végétaux à l’honneur dans vos menus sans renoncer au plaisir exceptionnel de la blanquette de veau.

4. Changer d’énergie de chauffage pour diminuer les émissions de CO2 de son logement
L’utilisation de gaz et de fioul pour le logement représente plus d’une tonne de l’empreinte carbone moyenne d’un Français ! Ces énergies fossiles sont de véritables bombes climatiques. Sans parler du contexte géopolitique actuel propice à la réflexion. Bien entendu, changer son mode de chauffage ne s’improvise pas et dépend de beaucoup de facteurs : êtes-vous propriétaire ou locataire, en maison individuelle ou en appartement ? En France, l’électricité est largement nucléaire et décarbonée, mais la pompe à chaleur ou l’installation de panneaux solaires sont des options à étudier de près. Le document Se chauffer mieux et moins cher édité par l’Ademe vous guidera dans votre réflexion, y compris dans le préalable indispensable que constitue l’isolation.
5. Maîtriser ses achats, prolonger le cycle de vie des biens de consommation pour améliorer son empreinte carbone
Notre consommation individuelle d’équipements pour la maison, de vêtements et de terminaux numériques correspond environ à une tonne d’équivalent CO2 par an. Pour combattre le cycle infernal des achats toujours renouvelés, interrogez-vous sur vos besoins réels. Achetez de l’électronique durable et tournez-vous vers les marques qui garantissent la disponibilité des pièces détachées. Entretenez et faites réparer. Privilégiez les meubles et vêtements de seconde main et remettez au goût du jour ceux dont vous vous êtes lassés. Bonne nouvelle, l’upcycling et le reconditionné sont tendances ! Il existe de nombreux autres leviers individuels pour réduire son empreinte carbone : ne plus prendre l’avion, tendre vers le zéro déchet, manger local, adopter la sobriété numérique, etc. Pour être facilités et démultipliés, ces écogestes doivent s’accompagner de politiques volontaristes. L’exemplarité des plus riches et des entreprises est également indispensable pour relever, comme le dirait Aurélien Barrau, « le plus grand défi de l’histoire de l’humanité ».
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