Découvrez les bioclimatiseurs, pour se rafraîchir sans polluer  !

Le soleil a bien brillé tout l’été, pour notre plus grand bonheur. Mais lorsque les températures passent la barre des 30 °C, il devient nécessaire de se rafraîchir. C’est particulièrement vrai pour les personnes à risque, que les épisodes caniculaires peuvent lourdement affecter. Mais comment se protéger des fortes chaleurs, tout en préservant également la planète ? L’empreinte carbone de la climatisation appelle à la recherche d’alternatives plus écologiques. Zoom sur une innovation récente, les bioclimatiseurs.

Les bioclimatiseurs, une solution immédiate pour un rafraîchissement écoresponsable

À l’heure actuelle, parmi les alternatives à la climatisation traditionnelle, les bioclimatiseurs ont commencé à poindre au cours de ces dernières années. On les appelle également « rafraîchisseurs d’air évaporatifs » ou RAE.

Le principe diffère radicalement des systèmes de climatisation habituels. Avec les bioclimatiseurs, pas de rejet d’air chaud, ni de fluides frigorigènes. Seulement un filtre, un ventilateur et un réservoir d’eau. Si l’air chaud environnant est aspiré selon un processus similaire, il est cependant absorbé vers le filtre, humidifié, qui va le refroidir avant de le rejeter dans l’espace à rafraîchir. Lors du phénomène naturel qu’est l’évaporation de l’eau, celle-ci consomme des calories, entraînant une baisse des températures alentours. En somme, on peut dire que le bioclimatiseur est une invention biomimétique (inspirée de la nature). Petite cerise sur le gâteau, le filtre de cet appareil est fait de matière organique comme la cellulose ou les fibres végétales. Un point de plus en matière de respect de l’environnement.

Compact, mobile, le bioclimatiseur est avantageux quant à la praticité. Il est par ailleurs dépourvu de la gaine d’évacuation servant à éloigner l’air chaud dont sont munis les climatiseurs classiques. Nul besoin, donc, de sortir cet élément encombrant par la fenêtre avant chaque usage. Les rafraîchisseurs d’air évaporatifs permettent de surcroît de réaliser des économies, car leur consommation électrique est largement inférieure à celle des climatiseurs à fluides frigorigènes. Peu gourmands en énergie, leur niveau sonore est également plus discret pour la plupart. En outre, certains modèles sont équipés de dispositifs antipoussières ou antibactériens afin d’assainir l’air ambiant.

Les bioclimatiseurs présentent toutefois quelques petits inconvénients. En ce qui concerne l’efficacité, il faut savoir que leur portée et leur capacité de rafraîchissement sont limitées : ils agissent dans un rayon de 4 mètres en moyenne et permettent de diminuer la température de 5 °C maximum en règle générale. C’est toutefois largement suffisant pour refroidir une chambre, par exemple.


D’autres alternatives à la clim existent pour se rafraîchir tout en préservant la planète !

Le prix d’un bioclimatiseur varie de 60 à 800 € environ, avec une moyenne de 300 €. C’est moins qu’un climatiseur mobile classique. Il existe toutefois d’autres moyens, moins onéreux, d’abaisser les températures de son espace vital.

Pour les amoureux des plantes, n’hésitez pas à végétaliser à foison votre balcon ou votre jardin. Les végétaux ont la capacité de rafraîchir l’air en émettant de la transpiration lors de la photosynthèse : l’eau qu’ils puisent dans leurs racines est rejetée dans les airs sous forme de vapeur d’eau.

Si vous préférez les installations astucieuses à efficacité immédiate, vous pouvez avoir recours à une technique facile à mettre en place : couvrir un ventilateur d’une serviette humide ou bien déposer une bouteille d’eau à ses pieds. On obtient ainsi les effets d’un brumisateur afin de rafraîchir la pièce.

Ensuite, adopter des réflexes simples permet également d’apporter un peu de fraîcheur à son environnement : penser à aérer son habitation matin et soir, lorsque les températures sont plus basses, et à l’inverse, fermer les volets ou tirer les rideaux aux heures où le soleil darde ses rayons le plus intensément.

Pourquoi préférer les bioclimatiseurs à la climatisation classique ?

La découverte de systèmes de chauffage a révolutionné l’humanité. Est ensuite apparu leur contraire, des dispositifs de refroidissement, tels que les ventilateurs, puis l’air conditionné. Comme ce fut le cas pour bon nombre d’inventions qui ont émergé au cours des XIXe et XXe siècles, nous étions encore loin de nous douter des conséquences que la climatisation pourrait avoir sur la nature et sur le climat.

Une équipe de chercheurs du CNRS et de Météo France a étudié la hausse des températures générée par les systèmes d’air conditionné en janvier 2012. Il en est ressorti que les rues de Paris s’étaient réchauffées de 0,5 °C en raison de l’usage de « la clim’ ». Les effets néfastes de ces systèmes de refroidissement de l’air ambiant sont immédiats, et avec la généralisation de leur emploi, la situation va en s’aggravant au fil des années. Or, il est évident que dans un contexte de réchauffement climatique à l’échelle mondiale, il devient urgent de trouver une alternative aux émissions de gaz à effet de serre plus réduites.

C’est d’autant plus vrai que, outre une recherche croissante de confort optimal, le réchauffement climatique va inciter toujours plus à avoir recours à la climatisation afin de lutter contre les souffrances liées à la chaleur… Elles-mêmes aggravées par la hausse des températures d’origine anthropique. Ainsi, le cercle vicieux est lancé. Une première bonne raison de se tourner vers les bioclimatiseurs !

ville de Paris réchauffée par une vague de chaleur due à la climatisation

Pourquoi la clim est polluante : des rejets d’air chaud et des fluides frigorigènes

Pourquoi les climatiseurs classiques ont-ils un tel impact sur le réchauffement climatique ? Deux raisons apparaissent.

La première, c’est leur procédé de refroidissement même, qui produit de l’air chaud de façon instantanée. En effet, les climatiseurs actuels sont des pompes à chaleur qui absorbent l’air chaud au sein d’une pièce ou d’un habitacle de voiture afin de l’en débarrasser. Cette chaleur est ensuite rejetée… à l’extérieur.

La deuxième raison, ce sont les fluides frigorigènes que contiennent ces appareils. Ceux-ci, une fois libérés dans l’environnement, peuvent se dégrader en acides perfluoro carbolixiques, matières soupçonnées de provoquer la pollution des eaux et des sols. Or, l’ADEME, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, a relevé que les climatiseurs, selon le type d’installation, présentaient un taux de fuite de ces fluides de 2 à 10 % annuels. Et ce taux grimpe entre 26 et 98 % lorsqu’ils arrivent en fin de vie ! (1)

Les premiers fluides frigorigènes utilisés étaient les CFC (FluoroChloroCarbures totalement halogénés) et les HCFC (FluoroChloroCarbures partiellement halogénés). Mais ils ont été pointés du doigt par la communauté scientifique en raison de leur caractère délétère pour la couche d’ozone. Un rapport d’études l’a confirmé, présenté à l’occasion du protocole de Montréal, qui s’est tenu à Paris en 2014 au siège de l’Unesco. (2) Depuis lors, ces fluides frigorigènes de première génération ont été remplacés par les HFC (HydroFluoroCarbures) à la suite d’une interdiction de leur usage.

Seulement voilà, bien que vraisemblablement inoffensifs pour la couche d’ozone, les HFC dégagent davantage de dioxyde de carbone que les deux prédécesseurs, comme l’a révélé un rapport de l’UNEP, le programme de l’ONU pour la protection de l’environnement. (3) À ce jour, le protocole de Kyoto vise une réglementation des gaz à effet de serre fluorés, avec un objectif de réduction de 79 % de la consommation des HFC entre 2015 et 2030. (4)

Sources :

(1) https://bilans-ges.ademe.fr/documentation/UPLOAD_DOC_FR/index.htm?refrigeration_et_climatisation.htm

(2) https://www.futura-sciences.com/planete/definitions/developpement-durable-protocole-montreal-7191/

(3) https://wedocs.unep.org/bitstream/handle/20.500.11822/28246/7789GWPRef_EN.pdf?sequence=2&isAllowed=y

(4) https://www.ecologie.gouv.fr/substances-impact-climatique-fluides-frigorigenes

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