Comment lutter contre les pesticides ? 3 solutions !

Ce n’est plus un secret aujourd’hui. Les produits dits phytosanitaires sont délétères pour l’ensemble de la planète à bien des égards. Perturbateurs endocriniens, ces produits de synthèse sont également responsables de divers problèmes environnementaux : appauvrissement des sols, destruction de la biodiversité, pollution de l’air… En cette ère où ils sont omniprésents, comment lutter contre les pesticides ? Nous vous présentons ici 3 solutions pour entreprendre cette initiative. D’abord, changer ses habitudes de consommation en se tournant vers les producteurs responsables. Ensuite, cultiver son jardin autrement en choisissant des alternatives aux produits phytosanitaires. Enfin, s’engager dans une association afin de faire entendre sa voix.
1. Comment lutter contre les pesticides : le pouvoir est dans le panier
La première action la plus facile à mettre en œuvre sera de cesser de cautionner l’utilisation massive de pesticides en consommant différemment. Alors, pour commencer à lutter contre les pesticides, la solution réside dans nos choix lors de nos achats.
Pourquoi délaisser les pesticides utilisés dans l’agriculture ?
En un sens, on peut dire que nos courses, geste pourtant anodin en apparence, font office de vote. Si les choix de consommation se portaient massivement sur l’économie locale, solidaire et respectueuse de l’environnement, alors ce serait la fin de la production de masse et de toutes ses dérives environnementales. En attendant qu’ait lieu une prise de conscience collective, gardons à l’esprit que les petits ruisseaux font les grandes rivières. De plus, en soutenant l’agriculture biologique et les petits producteurs locaux, on leur permet de continuer d’exister.
Acheter des fruits et légumes sans pesticides au marché bio et local
C’est la solution ultime pour lutter contre les pesticides à coup de porte-monnaie. La bonne nouvelle, c’est que si le poisson, la viande, le miel ou les gâteaux issus de l’agriculture biologique ont un coût légèrement plus élevé que leur version industrielle, c’est l’inverse concernant les fruits et légumes ! En se rendant sur un marché bio et local, on se réjouit immédiatement à la vue de leurs prix. Après un passage sur les étals de légumes, on garnit son panier d’une salade, de quelques concombres et tomates, d’une botte de basilic et d’une tête d’ail frais, le tout pour environ 6 euros. Le passage à la caisse des fruits donne le sourire lui aussi. Avec 2,30 € le kilo de pommes, on ne risque pas de se ruiner.
Ces faibles coûts sont dus à la production locale et au circuit court. L’absence d’intermédiaires entre producteur et consommateur élimine toute commission qui élève inutilement le prix final d’un produit. L’acheminement des marchandises, qui n’excède généralement pas 200 km, permet également de réduire les frais. Au bout du compte, dans cette transaction gagnant-gagnant, l’acheteur réalise des économies et le producteur est rémunéré au juste prix.
On peut d’ailleurs constater que ses pommes ont un aspect plus naturel que celles de la grande distribution. On y verra même parfois la trace du passage d’un insecte, ce qui n’est pas un mal en soi. Au contraire, c’est la preuve que l’usage des pesticides est bel et bien proscrit dans les cultures dont ces pommes sont issues. Du reste, un bref coup de couteau suffira à se départir de ce léger point noir…
Les marques bio : un moindre mal ?
On pourrait penser que les fruits et légumes bio proposés dans les magasins dédiés et les commerces classiques sont également dénués de pesticides. Hélas, le cahier des charges de l’agriculture biologique a encore, à ce jour, une grande marge de progression en termes d’exigences. En effet, un Français sur deux ignore cet état de fait, mais il autorise l’usage de produits phytosanitaires… La seule règle impérative : ceux-ci doivent être nécessairement d’origine naturelle. Pour autant, naturel ne signifie pas toujours inoffensif.
La plupart des pesticides bio se dégradent plus rapidement que les produits phytosanitaires conventionnels. Cependant, ce n’est pas le cas des sulfates de soufre et de cuivre, qui détériorent tout autant les sols que les précités. Or, ces sulfates sont massivement utilisés comme fongicides dans l’agriculture biologique. L’huile de paraffine, également utilisée dans ce type d’agriculture, est quant à elle un dérivé du pétrole.
En définitive, les pesticides bio sont-ils meilleurs pour la santé et l’environnement ? Certains le sont, d’autres non. En se basant sur cette information, on peut conclure que manger des fruits et légumes estampillés bio de supermarché ou de magasins bio est globalement préférable à la consommation de produits conventionnels. Dans l’idéal, il serait toutefois bon de vérifier la qualité de ces denrées alimentaires bio que nous consommons, si la traçabilité le permet.
2. Quelles solutions alternatives aux pesticides pour mon jardin ?
Nous avons parlé des achats de fruits et légumes, mais n’oublions pas pour autant ceux qui ont la main verte et consomment leurs propres cultures, semées avec amour dans leur jardin ! Il existe des solutions pour repousser les nuisibles tout en préservant les sols et l’intégrité physique des plantes. Voici comment lutter contre les pesticides depuis chez soi dans son charmant espace de nature.
Les répulsifs naturels comme substitution aux pesticides
Pour éviter l’usage de produits de synthèse, on optera pour des solutions écologiques. Ces produits maison sont simples à réaliser. La plupart du temps, il s’agit de récupération. À chaque indésirable sa bête noire :
- Les fourmis et gastéropodes (limaces et escargots) détestent le marc de café. N’hésitez pas à en répandre autour de vos plantes.
- Les invertébrés n’approcheront pas non plus vos légumes si vous entourez ceux-ci de coquilles d’œufs ou de cendre de bois de la cheminée. Opération à renouveler après la pluie, qui risque d’enfoncer vos dépôts dans le sol.
- Les pucerons fuient l’odeur de la fougère. Faites-en macérer dans un bocal avant de le pulvériser sur vos cultures à l’aide d’un vaporisateur.
- Les écorces d’agrumes infusées dans l’eau bouillante peuvent être utilisés de la même manière et dans le même but.
- Le bicarbonate de soude éloigne les petits insectes et fait office d’excellent fongicide. Aspergez-en vos plantes après l’avoir dilué dans de l’eau.
- Les araignées rouges n’apprécient pas du tout le savon noir. Les pucerons non plus. À vaporiser également sur les cultures envahies par ces nuisibles.
- Installer un voile anti-insectes préservera vos légumes de la venue de tous les insectes volants. Ces filets aux mailles serrées étendues sur deux arceaux sont un système de protection simple et pérenne.
Le paillage
Cette technique consiste à recouvrir le sol de paille, mais aussi d’écorces de pin, de fougères… On l’applique autour de toutes les plantations, au pied des arbres et des arbustes. En recouvrant ainsi le sol, on empêche la lumière de l’atteindre, prévenant l’apparition des mauvaises herbes. On décourage aussi les limaces et escargots de s’aventurer près des cultures. Cette méthode est particulièrement utile dans les zones ensoleillées au climat de type méditerranéen pour préserver l’humidité et ainsi éviter l’assèchement des sols en été. En hiver, il évite au contraire le gel des sols. En maintenant une température plus stable tout au long de l’année, le paillage favorise également la fertilité de la terre en se décomposant en humus. De plus, il sert même de refuge aux insectes pollinisateurs en saison froide. Que d’avantages !
Les poules
Et si lutter contre les pesticides était aussi l’occasion d’installer un poulailler dans votre jardin ? Adopter des poules, c’est leur offrir des conditions de vie bien meilleures que dans l’industrie des œufs, où elles seront nécessairement abattues à l’âge de 18 mois, faute de rentabilité suffisante, y compris dans les élevages biologiques. En plus de livrer des œufs frais et bio au quotidien, les poules sont des animaux très affectueux. Mieux encore, ces gallinacées ne mangent pas que des graines, elles sont omnivores. Aussi, elles dévorent les insectes qui rôdent autour du verger et les invertébrés qui rampent vers vos salades !
Le compost
Certes, il ne s’agit pas de répulsif à proprement parler, mais plutôt de substitut à l’engrais. Nous vous livrons cependant cette information à toutes fins utiles. Pour nourrir la terre, quoi de mieux que de lui rendre ce qu’elle nous a donné ? De nombreux déchets organiques font l’affaire : coquilles d’œufs, pelures de fruits et de légumes, marc de café, feuilles de thé, fleurs fanées… Pour fabriquer du compost, trois possibilités majeures existent. Soit votre commune a mis en place des systèmes de compostage public, soit un accord avec le voisinage peut s’établir pour créer un dispositif collectif ; sinon, vous pouvez fabriquer votre compost maison.
Le binage
Et pour éviter l’usage d’herbicides ? La solution classique consiste à utiliser la bonne vieille binette (ou, à défaut, la main) pour retirer les mauvaises herbes. Le binage permet de surcroît de faire remonter l’eau vers la surface du sol. Naturellement, binage et paillage ne sont pas compatibles. Mais puisqu’ils servent tous deux d’alternative aux désherbants de synthèse, on optera pour l’une ou l’autre, selon ses préférences.
3. S’engager contre les pesticides
Afin de lutter contre les pesticides, on peut aussi choisir de s’investir dans une association afin de mener des actions envers les pouvoirs publics.
Rejoindre une association environnementale
De nombreuses associations existent aujourd’hui, qui mènent un combat depuis de longues années pour la protection de la planète. Les actions qu’elles entreprennent sont, selon le cas, des lancements de pétitions, des manifestations non violentes, des blocages pour les plus rebelles… Pour les aider, vous pouvez participer à ces actions ou bien faire un don mensuel à adapter selon votre budget. Toutes ces associations ont à cœur d’éradiquer l’agriculture toxique actuellement prédominante. Les plus connues sont bien évidemment Greenpeace et le WWF. Vous pouvez aussi vous tourner vers des associations à taille humaine, moins connues, mais tout aussi mobilisées. Parmi celles qui expriment un engagement particulier contre les pesticides, on trouve notamment :
Comment les produits phytosanitaires sont-ils devenus une évidence ?
L’usage de ces produits s’est généralisé dans les années 1950. Cette période de l’après-guerre demandait une production alimentaire accrue afin de nourrir les populations affamées par des années de disette. Afin d’assurer un maximum de rendement, depuis le milieu du XXe siècle, on privilégie les monocultures. Celles-ci attirent les insectes comme des phares de guidage maritime allumés dans la nuit. Alors, pour contrer les invasions d’insectes, on a eu recours à l’épandage systématique de pesticides. Mais les sols perdent en fertilité au fil de ces opérations. Alors, on les gave d’engrais, ce qui ne fait que renforcer le problème. À ce cercle vicieux vient s’ajouter l’usage des OGM, conçus pour résister à toutes ces agressions « phytosanitaires ». On peut dire que ce mot erroné a été choisi dans le but d’édulcorer les faits.
Pourtant, la polyculture permettrait de diversifier les espèces de plantes en un même espace, évitant ainsi de trop attirer l’attention des insectes. En la combinant avec diverses méthodes alternatives aux pesticides, plus naturelles et réellement écologiques, on pourrait mettre fin à ce cycle infernal. Les effets négatifs des pesticides ont été aujourd’hui largement démontrés, leur nuisance à la biodiversité aussi.
À présent, vous savez comment lutter contre les pesticides à votre échelle. Pour vous lancer, il suffit de commencer par mettre en place les actions qui vous semblent à votre portée. Comme le disait Ghandi : « Tout ce que tu feras sera dérisoire, mais il est essentiel que tu le fasses ». C’est à travers le cumul de petites initiatives qu’une évolution est possible !
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