La compensation carbone conduira à la neutralité

La compensation carbone : qu’est-ce que c’est ?
Apparu à la fin des années 1980, ce terme désigne un principe simple : une tonne de carbone émise quelque part peut être « compensée » n’importe où ailleurs. Et ce, de multiples façons :
- en installant des solutions de séquestration du CO2 ;
- en finançant des projets visant à diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES).
Plus concrètement, les projets de compensation concernent :
- des projets forestiers (comme planter des arbres ou protéger des forêts existantes) ;
- l’installation d’énergies renouvelables (pourtant polluantes) ;
- des systèmes pour utiliser l’énergie de manière plus rationnelle.
Chaque tonne de GES compensée conduit à la délivrance d’un crédit carbone (créé lors du protocole de Kyoto), qui peut ensuite être échangé sur le marché carbone.
Peut-être avez-vous fait un long voyage en avion récemment ? Vous espériez le compenser en achetant des crédits carbone ou en plantant des arbres ? Malheureusement, lutter contre le réchauffement climatique n’est pas si simple. On vous explique pourquoi !
Compenser plutôt que réduire : lorsque planter des arbres empêche d’autres actions
Planter et protéger des arbres, cela semble si facile et écologique ! Surtout lorsqu’on considère les problèmes de déforestation massifs, en particulier en Amazonie… Et c’est vrai, financer des projets qui sauvegardent les forêts sur la planète entière est nécessaire, car elles sont des lieux de biodiversité et de vie importants.
Toutefois, les projets de compensation carbone surestiment souvent les promesses de stockage de CO2. Ainsi, une analyse réalisée en 2016 par un institut allemand avait montré que, sur 5 655 projets, 85 % d’entre eux avaient une faible probabilité de garantir effectivement la réduction d’émissions de GES promise.
Par ailleurs, comment prouver que les projets de plantation d’arbres ou d’énergies renouvelables n’auraient pas vu le jour sans la compensation carbone ?
Enfin, les projets de compensation carbone n’incitent pas à adopter des politiques de réduction d’émissions de gaz à effet de serre. Persuadées que ces projets leur permettent de neutraliser leurs émissions, des entreprises et collectivités se tournent de plus en plus vers eux sans remettre en question leurs pratiques actuelles.
La compensation carbone seule ne conduira pas à la neutralité
Ainsi, les projets de compensation carbone, seuls, ne peuvent conduire à la neutralité et au développement durable. Certes, sauvegarder les forêts actuelles et développer les énergies renouvelables sont nécessaires. Mais il s’agit de stratégies qui s’inscrivent dans une politique plus globale.
En particulier, changer de paradigme vis-à-vis de nos habitudes de consommation est essentiel. Limiter ses déplacements longue distance, favoriser les circuits courts et une alimentation bio et végétarienne (voire végane) sont des méthodes qui, combinées à la compensation carbone et à d’autres stratégies, pourraient conduire à la neutralité carbone.
Par ailleurs, certains des projets de compensation sont réalisés dans des pays en voie de développement, plus rarement dans les pays développés. Ceci conduit à d’autres problématiques, dont le sentiment de rejet de certaines populations locales, qui se sentent exclues de leurs propres terres.
De votre côté, savez-vous comment limiter au maximum tes émissions de GES, et ce, sans avoir besoin d’acquérir de crédits carbone ?
La compensation carbone conduira à la neutralité : FAUX !
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