Peut-on mettre de la crème solaire en étant écolo ?

Chacun sait de nos jours que si le soleil illumine nos journées au sens propre comme au figuré, ses rayons UV sont néfastes pour la peau en cas d’exposition un tant soi peu prolongée. L’usage de la crème solaire est entrée dans les mœurs depuis de nombreuses années. Ces applications devenues réflexes préviennent le vieillissement prématuré de la peau et les cancers cutanés. Pour autant, la crème solaire est-elle écolo ? Hélas, il semblerait que son utilisation ne soit pas inoffensive pour l’environnement… Existe-t-il vraiment une crème solaire respectueuse de la planète ?
Pourquoi les crèmes solaires sont-elles dangereuses pour l’environnement ?
La crème solaire chimique, « c’est pas écologique ». Une première raison qui semble aller de soi, c’est son emballage de plastique. Mais choisir un emballage de carton ou biosourcé n’est pas suffisant…
La science a démontré que les crèmes anti-UV nuisent gravement à la vie subaquatique, au point où certains états prennent des mesures pour en limiter les impacts.
Les protections solaires : une menace sérieuse pour les coraux
Les récifs coralliens sont des merveilles de la nature abritant d’innombrables écosystèmes au fond des mers. Ils regroupent pas moins de 30 % des espèces marines connues à ce jour. La plus ancienne formation corallienne date de plusieurs milliers d’années. Les plus célèbres sont la fameuse « Grande Barrière de corail » au large des côtes australiennes, les baies d’Hawaï et celles l’Israël. Ces jardins sous-marins ne servent pas seulement d’habitat à la faune marine. Ils protègent les côtes de l’érosion en cas de survenue d’un tsunami par effet barrage. De plus, environ 500 millions de personnes dans le monde dépendent des coraux. En effet, ils font office d’attraction touristique et de source de nourriture avec les poissons, crustacés et coquillages qu’ils renferment.
Mais les coraux subissent aujourd’hui une pression, liée à l’activité humaine principalement. 20 % des récifs coralliens ont déjà disparu, et ce chiffre risque de tripler d’ici une quarantaine d’années. Outre la pollution portuaire, la pêche au cyanure ou à l’explosif, les espèces invasives ou encore l’acidification des océans, c’est bel et bien la crème solaire qui représente un danger pour eux. On estime que près de 14 000 tonnes de crème solaire finissent dans les océans chaque année, soit environ 1 litre par seconde.
Les coraux, ces animaux semblables à des plantes, vivent en symbiose avec des algues microscopiques dont ils sont tributaires pour vivre. Ce sont ces micro-algues, appelées zooxanthelles, qui donnent leur teinte rouge aux coraux. Or, certains éléments chimiques contenus dans nos crèmes solaires détruisent les zooxanthelles. Ils engendrent des virus qui les attaquent, provoquant le blanchissement et la mort du corail. De plus, on soupçonne que l’oxybenzone (NDLR : précisions-ci-dessous sur cet élément) entraîne une hyperossification chez les larves coralliennes, causant un étouffement de celles-ci dans leur propre squelette.
Quels sont les ingrédients incriminés ?
Il existe deux types de filtres à UV qui entrent dans la composition des crèmes solaires : les filtres minéraux et les filtres organiques. Les filtres minéraux principalement utilisés sont le dioxyde de titane et l’oxyde de zinc. Ils repoussent simplement les rayons ultra-violets par effet miroir. Les filtres organiques, quant à eux, absorbent chimiquement les rayons UV. Les plus courants sont l’oxybenzone (cité plus haut) et l’octinoxate.
La première catégorie de filtres, le dioxyde de titane et l’oxyde de zinc, sont donc des filtres d’origine minérale. Ils seraient théoriquement moins nocifs pour les coraux… mais peut-être plus pour d’autres organismes. Ils se présentent souvent sous forme de nanoparticules dans les crèmes de protection anti-UV et dans les cosmétiques d’une manière générale. L’Université néerlandaise de Wageningen a observé que les nanoparticules perturbent la reproduction des moules. Si l’on ne connaît pas encore parfaitement les risques qu’elles représentent étalées sur la peau humaine, le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) a en tout cas classé le dioxyde de titane comme « cancérigène possible chez l’homme ». Les nanoparticules sont suspectées de provoquer des inflammations et lésions précancéreuses chez l’humain.
Quant à la deuxième catégorie de filtres, l’oxybenzone et l’octinoxate notamment, leurs effets sont plus nocifs encore. Ils figurent en première ligne sur le banc des accusés concernant la mise en péril des coraux. L’oxybenzone et l’octinoxate, ont des effets délétères sur la barrière de corail hawaïenne, au point où les protections solaires qui en contiennent ont été interdites sur les plages de l’archipel…
En définitive, ces interdictions concernent la majorité des crèmes solaires du marché. À la suite de cette mesure effective depuis janvier 2021, d’autres états commencent à faire de même, notamment les îles Palau situées dans l’Ouest de l’Océanie.
La crème solaire écolo existe-t-elle ?
Alors que cet enjeu environnemental commence a être connu, certaines marques proposent des crèmes solaires dites « ocean friendly », dont certaines sont certifiées bio. Elles sont généralement dénuées de parabens et de silicone, perturbateurs endocriniens soupçonnés. Elles sont par ailleurs composées de filtres à UV d’origine minérale, la catégorie de filtres supposée être la moins nocive des deux pour les récifs coralliens. Il s’agit donc du dioxyde de titane et de l’oxyde de zinc. Ces deux éléments sont naturellement présents dans les sables notamment.
Toutefois, concernant la préservation des coraux, l’innocuité (ou la nocivité moindre) des filtres minéraux reste encore à prouver. Des études ont conclu que l’oxyde de zinc provoque bel et bien le blanchissement du corail par libération de virus qui détruisent les zooxanthelles. En revanche, les effets du dioxyde de titane semblent moins inquiétants, mais prudence ! Rappelons que nous sommes encore dans le flou…
Le choix des crèmes solaires à base de dioxyde de titane semble en tout cas meilleur que celui des crèmes à base d’oxyde de zinc, ou bien de filtres à UV organiques, dont les dangers pour les coraux sont avérés. Concernant la santé humaine (et toujours celle de la planète), le dioxyde de titane doit être choisi dans sa version sans nanoparticules, c’est à dire avec micro-particules. En effet, ces dernières ne pénètre pas la peau. De plus, les filtres à UV d’origine minérale repoussent immédiatement les rayons ultra-violets par diffraction de la lumière : leur action n’est pas chimique contrairement aux filtres d’origine organique.
Alors, comment se protéger du soleil en étant écolo ?
L’exposition au soleil représente un danger réel pour notre peau. Avec l’effet de réverbération des eaux des mers, des lacs et des piscines, une protection solaire demeure indispensable pour profiter de la baignade lors des séjours en vacances et week-end ensoleillés.
Au vu de tous les constats sus-cités, il semblerait que la meilleure solution, à l’heure actuelle, consiste à opter pour une crème solaire qui exclut les filtres à UV d’origine organique comme l’oxybenzone et l’octinoxate, et de préférer un filtre d’origine minérale… et pas n’importe lequel ! Le dioxyde de titane semble préférable à l’oxyde de zinc selon les études les plus récentes. Mais la recherche a encore besoin d’avancer pour nous fournir des réponses plus fiables. Cet élément semble cependant plus sûr que les étiquettes « éco-friendly » ou « bio » puisqu’il se base sur les derniers savoirs scientifiques et non sur des besoins liés au marketing.
En attendant les découvertes et progrès scientifiques, il serait raisonnable de se tourner vers une solution simple outre le choix d’une crème solaire moins nocive : ne pas en abuser. Au lieu de se tartiner à l’excès, on peu user de protections mécaniques.
Par exemple, si le soleil n’est pas à ses heures culminantes (donc avant 11 h et après 17 h), on peut tout bonnement rester sous le parasol entre deux baignades. Se couvrir reste plus efficace que de porter de la crème tant que l’on n’est pas immergé dans l’eau. Comme protection solaire, une autre alternative commence à poindre : les vêtements anti-UV. À base d’élasthanne et de polyester, ils contiennent d’ailleurs généralement du dioxyde de titane, le filtre anti-UV qui semble le moins nocif à l’heure actuelle.
Quoi de plus agréable qu’une bonne baignade lors des journées d’été ensoleillées ? Puisqu’il n’est pas question de s’exposer aux dangers du soleil, qui est décidément excellent pour notre moral mais potentiellement nocif pour la peau, utilisons les informations dont nous disposons à l’heure actuelle. Vérifions la composition des crèmes solaires et choisissons le moindre mal en se fiant aux ingrédients !
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