Un écolieu : qu’est-ce que c’est ?

En réponse à la crise écologique et économique, pour retrouver un mode de vie minimaliste axé sur la solidarité et l’entraide, de nombreux aventuriers décident de quitter nos modes de vie classique et de migrer vers des écovillages. Ces lieux de vie alternatifs sont perçus par certains comme « les communautés du futur ». Mais qu’est-ce qu’un écolieu, au juste ? L’idée de changer de vie vous attire ? Ou alors, piqués de curiosité, vous désirez simplement en savoir plus ? On vous emmène faire un petit tour d’horizon.
Écolieu : la définition
Un écolieu est une communauté qui regroupe des personnes désireuses de vivre autrement à travers un système qui s’oppose au modèle économique classique de notre temps. Ce concept est connu sous diverses dénominations : écolieu, écovillage, communauté autonome, lieu auto-géré, éco-hameau ou encore oasis. Les habitants qui l’occupent sont animés par un ensemble de valeurs éthiques particulières.
Des valeurs communes au sein d’un écovillage
La volonté de mener ce projet, puis ce mode de vie, s’articule généralement autour de 4 grands axes. Les valeurs communes essentielles qui réunissent les écovillageois sont les suivantes.
L’écologie
C’est l’une des motivations essentielles qui incite de nombreux aventuriers à rejoindre les écolieux chaque année. Face à l’urgence écologique, ils désirent cesser de participer au gaspillage des ressources et à la pollution continuelle de l’environnement. Ainsi, le choix dans la construction des écolieux se porte sur des habitats alternatifs en matériaux naturels, renouvelables ou recyclés. Par ailleurs, les installations de pompes à chaleur, éoliennes ou poêles à bois sont courantes au sein de ces villages autogérés.
Une économie alternative
Changer nos modes de consommation va de pair avec la volonté de sortir de la crise écologique. Les habitants des écolieux sont en faveur de la « décroissance » dans le but de mettre fin à la production de masse, délétère pour notre planète et ses habitants. Dans les écovillages, le système économique alternatif mis en place repose généralement sur :
- l’agroécologie ;
- la permaculture ;
- l’entraide ;
- l’échange de services ;
- le troc.
En outre, on cesse de consommer de façon excessive, on se contente de l’essentiel.
La démocratie
Dans un écolieu, le petit nombre favorise la prise de parole. Chacun exprime son opinion et les décisions se prennent d’un commun accord lors de réunions auxquelles tout le monde est invité à participer. On préfère laisser (véritablement) le pouvoir au peuple plutôt qu’à un petit groupe de dirigeants.
L’autonomie
Ce mode de vie reposant principalement sur des ressources énergétiques et alimentaires écologiques, les écovillageois aspirent vivre en auto-suffisance. Dans la même idée, chacun offre ses services et compétences (menuiserie, agriculture, pâtisserie, coiffure…) et bénéficie en échange de ceux d’autrui. En somme, on peut considérer que les habitants des écolieux vivent en interdépendance.
Au bout du compte, qu’est-ce qu’un écolieu ? C’est en fait le choix d’un mode de vie alternatif qui réunit un groupe d’individus partageant les mêmes idéaux. À ces 4 grands axes, on pourrait donc sans doute rajouter la convivialité. La vie en communauté fondée sur des valeurs communes et sur l’entraide favorise naturellement le partage de moments chaleureux.
À quoi ressemble un écolieu ou communauté autonome ?
Combien de personnes abrite ce type de lieu de vie ? Il est communément admis qu’un écolieu doit comporter un minimum de 3, voire 8 habitants pour être considéré comme tel. Cela dit, certains considèrent qu’une personne seule peut habiter un écolieu. Il s’agira alors d’une maison ou d’une ferme autonome gérée par un individu en solitaire. Dans tous les cas, un écovillage est un lieu à taille humaine, ne dépassant pas les quelques centaines d’individus.
Concernant la forme d’un lieu auto-géré, il peut s’agir d’un ou plusieurs bâtiments réhabilités. Auquel cas, on optera pour une usine désaffectée ou un groupement d’anciennes maisons qui seront rénovés et aménagés selon les besoins écoresponsables des habitants (installation de panneaux solaires, chauffage au bois, etc.).
Autrement, l’oasis peut être construite à partir de zéro. Les possibilités seront alors plus larges. On pourra bâtir soi-même des maisons autonomes (en bois, en terre cuite…), mobiles ou non, ou bien des habitations légères comme des yourtes. En Islande, on trouve par exemple un écolieu insolite constitué de dômes aux toits de verre. Ces derniers servent à capter la chaleur du soleil pour créer un habitat bioclimatique. Les lieux d’implantation des écovillages sont divers et variés. Cependant, le choix se porte généralement sur un terrain situé en pleine nature, plus compatible avec les valeurs écologistes et l’amour de la nature qui habitent les écovillageois.
Rejoindre un écovillage en France
Si les écolieux demeurent encore marginaux, le phénomène gagne en popularité au fil du temps, et ces oasis se multiplient en France. Car, les solutions qu’ils apportent face aux enjeux environnementaux, sociaux et économiques ont de quoi séduire.
Outre les motivations suscitées, rejoindre un écovillage à l’âge de la retraite peut être bénéfique en termes d’épanouissement personnel. On y gagne la tranquillité fréquemment recherchée une fois arrivés à un certain âge, mais aussi l’opportunité de rester actifs (sans pour autant subir le stress lié au travail classique !).
Il est courant que les écolieux existants cherchent à se développer : les habitants cherchent à faire grossir leurs effectifs. En effet, la présence de nouvelles personnes améliorerait le système d’entraide en apportant de nouvelles compétences propres à chaque individu et contribuerait également à enrichir les liens sociaux.
Les écovillages sont divers et variés au niveau de leur architecture et aucun ne se ressemble vraiment. Les fondateurs les plus minimalistes opteront pour des tentes, les autres préféreront des maisons autonomes coquettes en bois ou en terre cuite. Les plus sophistiqués pourront même jeter leur dévolu sur un château réhabilité. Si vous souhaitez avoir un aperçu de ce mode de vie, il est possible d’y goûter en séjournant brièvement dans un écolieu. Bon nombre d’entre eux accueillent avec plaisir les visiteurs.
Pour vous aider à faire votre choix, vous pouvez consulter l’annuaire des écolieux répertoriés en France. Certains d’entre eux possèdent un site web qui vous donnera une idée du genre de communauté auto-gérée dont il s’agit. Cette liste est cependant loin d’être exhaustive : en réalité, il en existe plus d’un millier à travers le pays !
Comment créer un écolieu ?
Il est impératif de prendre en compte un point essentiel avant de se lancer dans la création d’un écolieu : la législation. Deux possibilités s’offrent à vous si vous désirez fonder votre communauté autonome :
- acheter un terrain et y bâtir ses propres habitations ;
- racheter un hameau ou autre bâtiment ou groupe de bâtiments.
Ensuite, pour devenir propriétaire, vous pouvez opter pour différents statuts juridiques :
- se déclarer en tant que SCI ou Société Civile Immobilière : l’ensemble de la communauté est propriétaire de l’écovillage, il n’y pas de possession individuelle. C’est le statut le plus sûr en termes de protection législative et les banques font davantage confiance aux personnes propriétaires sous ce statut (elles leur accorderont plus volontiers un prêt par exemple).
- se déclarer en tant qu’association : les démarches sont beaucoup moins lourdes que pour la SCI et permet de jouir de plus de libertés au niveau du développement de l’écolieu. Toutefois, la protection sera moindre.
- l’achat en copropriété : chaque foyer possède sa propre habitation au sein de l’écovillage. Une solution classique, mais susceptible de s’éloigner des valeurs recherchées à travers ce mode de vie.
Si vous souhaitez être accompagnés dans votre projet, le mouvement Colibris a créé une formation pour créer un écovillage intitulée La Pépinière Oasis.
Exemple du Hameau des Buis, écolieu ardéchois
Cette communauté est un exemple typique de lieu autogéré offrant ce mode de vie particulier. En voici un petit aperçu.
Histoire de ce village auto-géré
Le Hameau des Buis est né à la suite d’un premier projet d’école alternative appelée la Ferme des Enfants. Fondé en 1999 par Sophie Rhabi-Bouquet, cet établissement scolaire alternatif avait pour vocation essentielle d’offrir une nouvelle forme de pédagogie bienveillante aux enfants.
En 2001, en s’interrogeant quant à l’avenir de son école qui n’avait alors que 2 ans, la fondatrice a l’idée de créer un écovillage autour de ce lieu. C’est la vie intergénérationnelle qu’elle menait à la ferme de ses parents qui l’inspira. Cette mixité des âges semblait fonctionner à merveille, notamment du fait que sa grand-mère, impotente en fauteuil roulant, attirait les enfants autour d’elle. Une bonne complicité régnait entre tous. Sophie décida alors de fonder le Hameau des Buis sous le statut de Société Civile.
À quoi ressemble cet éco-hameau ?
Situé au Sud de l’Ardèche au-dessus d’une gorge, le Hameau des Buis abrite une cinquantaine d’habitations allant du studio au T4. Dans ce décor idyllique, toutes les maisons sont construites à partir de matériaux de proximité, notamment le bois. Nombreuses sont les commodités. En plus de l’école La Ferme des Enfants, on y trouve également une bibliothèque bioclimatique, une boulangerie, une menuiserie, des fermes, des vergers… Les ressources alimentaires et matérielles utilisées sont donc majoritairement locales.
Les maisons, bâtisses et bâtiments sont équipés de systèmes de production d’énergie autonomes et écoresponsables, notamment des panneaux solaires. Les eaux de pluies sont également récupérées. Tout (ou presque) est confectionné de façon locale et artisanale, le feu occupe une place prépondérante aux côtés de l’électricité. En somme, en dehors de l’usage de technologies modernes respectueuses de l’environnement, on peut dire qu’il s’agit d’un retour aux sources.
L’idée de changer de vie et de revenir à l’essentiel vous fait rêver ? Les écolieux ont attisé votre curiosité ? Prenez le temps d’aller en visiter un le temps d’un week-end ! La plupart d’entre eux proposent des périodes de portes ouvertes hebdomadaires, voire sont ouverts 7 jours sur 7.
Et si vous souhaitez questionner votre mode de vie actuel et tendre vers un quotidien minimaliste, cet article vous plaira sûrement.
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