L’écopâturage, une technique d’entretien naturelle pour tous

Pour lutter contre le réchauffement climatique et pour préserver l’environnement, il est urgent de réduire nos sources de pollution. Cela concerne des secteurs comme les transports, l’industrie, mais aussi l’entretien des espaces verts. De nos jours, la tonte du gazon et des prairies dépend surtout de moyens mécaniques à l’origine d’une grande quantité de rejets gazeux polluants. Pourtant, une solution écologique se développe peu à peu en regard des enjeux climatiques actuels : l’écopâturage. En quoi consiste cette technique d’entretien naturelle ? Peut-elle être mise en place chez les particuliers et les entreprises ? Explications.
En quoi consiste l’écopâturage ?
Il existe différents moyens techniques pour entretenir les pelouses et les espaces extérieurs naturels. En général, les particuliers, les collectivités et les entreprises ont recours à des machines comme les débroussailleuses, les tondeuses ou les faucheuses. Contrairement à ces équipements mécaniques polluants et néfastes pour la biodiversité, l’écopâturage s’appuie sur l’utilisation d’animaux pour entretenir les prairies, les parcs et les zones herbeuses difficiles d’accès.
Les animaux herbivores utilisés pour entretenir les pâturages sont généralement des moutons, mais il est possible de compter sur le travail des chèvres, des bovins, des ânes et des chevaux. En se nourrissant des différents végétaux présents dans leur zone de pâture, ces animaux assurent l’entretien d’un terrain sans intervention mécanique ou chimique. Longtemps mis en retrait, l’écopâturage retrouve peu à peu sa place dans un monde où nous prenons conscience de l’importance de la préservation environnementale.
Écopâturage et écopastoralisme : quelles différences ?
La notion d’écopastoralisme est également très présente dans le domaine de l’entretien écologique. En quoi cela diffère-t-il de l’écopâturage ?
Selon les définitions conventionnelles, l’écopastoralisme reprend le même principe que l’écopâturage, avec l’utilisation d’animaux herbivores pour entretenir les espaces verts. Toutefois, ceux-ci sont guidés par un berger ou un gardien qui s’occupe d’eux et les dirige vers les zones à entretenir en priorité. Cette technique d’entretien gérée par l’homme, moins répandue que l’écopâturage, se pratique surtout dans les espaces naturels et dans les milieux ruraux. L’écopâturage, qui laisse les animaux totalement autonomes, est plus souvent associé à l’entretien des espaces verts urbains.
Dans le langage courant, les deux mots ont plus ou moins la même signification, avec une forte prédominance pour le terme écopâturage.
Pour une tonte écologique et respectueuse de la biodiversité
Les animaux de pâture, notamment les moutons et les chèvres, peuvent atteindre des zones difficiles d’accès pour des équipements mécaniques. Avec leur petit gabarit, ces animaux peuvent, par exemple, se rendre sur des sols en pente ou encombrés par des rochers. Cette tonte naturelle constitue ainsi une solution idéale pour entretenir des terrains à la topographie hétérogène ou avec une superficie importante. Cela permet de faire gagner du temps aux personnes habituellement chargées de l’entretien, qui peuvent alors vaquer à d’autres occupations.
Au-delà des aspects pratiques, l’écopâturage possède de nombreux avantages d’ordre écologique. L’un des plus importants est sans doute la réduction drastique des émissions de dioxyde de carbone et de particules nocives pour la santé. Les animaux, contrairement aux machines, ne polluent pas ! Les bovins, les ovins et les autres animaux herbivores étant dotés d’un appétit vorace, ils se chargent du nettoyage du terrain sans produire de déchets végétaux. Avec moins de transports de matières végétales, il est possible de réduire davantage la quantité de CO2 produite par les véhicules.
Contrairement aux équipements mécaniques, qui peuvent dégrader les sols des terres agricoles et des prairies, les animaux participent à la préservation des milieux. En consommant les espèces végétales envahissantes et en régulant le développement de la flore locale, les herbivores favorisent la préservation des écosystèmes.
Inutile de recourir à l’utilisation d’engrais chimiques nocifs pour la faune et la flore : grâce aux excréments des animaux, les sols sont naturellement fertilisés. Ces engrais naturels peuvent s’inscrire dans le développement d’une agriculture biologique et respectueuse de l’environnement.
Une technique d’entretien naturelle qui favorise les liens sociaux
Avec sa dimension écologique, l’écopâturage constitue un formidable outil pour renforcer la cohésion sociale et pour sensibiliser les citoyens à la protection de l’environnement. Les animaux étant bien souvent appréciés des enfants et des adultes, ils peuvent donner lieu à des ateliers ludiques autour de la protection animale et de l’importance d’un entretien non destructeur pour l’environnement, notamment dans le milieu urbain. Ce moyen de sensibilisation permet de créer des interactions sociales positives au sein des écoles, des collectivités, des entreprises, mais aussi auprès des riverains.
Pour les personnes chargées de l’entretien des espaces naturels ou urbains, l’écopâturage permet de revaloriser leur métier, avec la diversification des tâches et le contact privilégié avec les animaux. Cette mise en lumière de ce secteur d’activité peut susciter des vocations auprès des plus jeunes et donner une autre image des métiers liés au gardiennage et à l’entretien des espaces verts.
La mise en place de l’écopâturage chez les particuliers
Vous vous intéressez à l’écopâturage et vous aimeriez mettre cette méthode d’entretien en pratique sur votre propriété ? Sachez que la mise en place de l’écopâturage demande de la réflexion et la prise en compte de nombreuses connaissances.
Le choix des animaux est important : il faut sélectionner des espèces adaptées au climat local et à la topographie. Le type de végétation de la zone à entretenir doit aussi être pris en considération, certains animaux ayant besoin d’un régime alimentaire spécifique. Si les espèces végétales présentes ne constituent pas un apport nutritionnel suffisant, il est important de réfléchir à un apport alimentaire venant compléter les ressources présentes sur le terrain. Bien souvent, l’animal choisi est le mouton : certaines races rustiques sont capables de se débrouiller seules en s’adaptant à leur milieu, avec un apport d’eau nécessaire à leurs besoins. La taille du troupeau doit également être étudiée, afin de trouver le bon équilibre entre régulation des végétaux, surface de sol disponible et préservation de la biodiversité.
Dans tous les cas, il est recommandé de faire appel à un professionnel pour prendre connaissance de vos droits et de vos devoirs en matière d’aménagements écologiques. Cela concerne entre autres la réglementation, les aspects administratifs, le choix des animaux et leur suivi sanitaire.
Une démarche écologique pour les entreprises
Il peut être intéressant pour les professionnels de s’impliquer dans une démarche d’entretien naturel de leurs espaces extérieurs. Avec cette méthode, les entreprises peuvent réduire leur empreinte carbone de façon considérable. L’aspect financier est aussi à prendre en compte : il est possible de réaliser jusqu’à 30 % d’économies sur l’entretien d’espaces verts suffisamment grands pour accueillir plusieurs animaux herbivores. Là encore, il est conseillé de demander l’aide d’un professionnel pour une implantation correcte de cette solution d’entretien écologique.
Avec la mise en place de l’ecopâturage et de nouvelles interactions sociales entre les membres du personnel, les entreprises améliorent leur image après de leurs clients et des citoyens, en mettant en valeur leurs préoccupations environnementales.
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