Problèmes et enjeux de notre consommation de viande

À l’échelle mondiale, la consommation de viande n’a cessé de croître ces dernières décennies, pour atteindre le pic, en 2018, de 342 millions de tonnes, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). À titre de comparaison, la planète produisait environ 200 millions de tonnes de viande au début des années 2000 et autour de 100 millions de tonnes en 1980. À noter que la production totale mondiale estimée, pour 2020, est de 333 millions de tonnes de viande, en recul de 1,9 % par rapport à 2019. Cette baisse pourrait même atteindre les 3 % d’ici la fin de l’année (Bloomberg). Les causes de ce recul s’expliquent non pas par un changement volontaire des habitudes de consommation de millions de personnes dans le monde, mais bien par la pandémie de Covid-19, qui a entraîné la fermeture de nombreux abattoirs, où le froid et l’humidité favorisent la propagation du nouveau coronavirus. Ajoutons que la peste porcine africaine et la peste de la viande bovine aux États-Unis et en Australie réduisent également la production mondiale de viande pour cette année.

Le consommateur français est sur la bonne voie, mais il « peut mieux faire »…

Notre pays va à contre-courant de cette tendance générale mondiale à l’augmentation constante de la production de viande. Année après année depuis un demi-siècle, les Français réduisent leur consommation de viande, avec une accélération de cette tendance depuis dix ans. Par exemple, entre 2007 et 2016, notre consommation de produits carnés s’est réduite de 12 % selon le Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie, étude Consommation et modes de vie de 2018). Pouvons-nous pour autant nous reposer sur nos lauriers et nous réjouir de cette baisse constante de la consommation de viande dans l’Hexagone ? Malheureusement non, car cette consommation demeure élevée. En effet, les Français consomment en moyenne près d’un kilogramme de viande par semaine, soit environ 135 grammes de viande par personne et par jour.

Pourquoi devons-nous réduire encore notre consommation de viande ?

Les préoccupations croissantes concernant la souffrance animale sont un facteur positif pouvant mener à une réduction de la consommation de viande chez nos compatriotes, qui décident de privilégier la qualité à la quantité et cherchent de plus en plus à s’informer de la provenance précise des animaux abattus pour leur consommation. Certains prennent la décision drastique d’éliminer les produits carnés de leur alimentation, mais nous ne comptons que 2 % de végétariens en France (Kantar Media). La consommation de protéines animales demeure ainsi très largement répandue chez nos compatriotes, qui en font en moyenne dix repas par semaine, toutes viandes confondues. À noter que cette consommation frôlant un kilogramme par semaine dépasse nettement la limite de 500 grammes recommandée (hors volaille) par mangerbouger.fr.

Égards pour la souffrance animale et préoccupations de santé sont des motifs parmi d’autres de réduire sa consommation de viande. Notons que les produits carnés demeurent le premier poste de dépense alimentaire des ménages. À ces trois excellentes raisons de diminuer notre consommation de viande s’ajoute un motif écologique d’une importance capitale : les ressources colossales que demande la production de protéines animales.

Inégalités carnées : à chaque viande son empreinte écologique

Les viandes ne logent pas toutes à la même enseigne lorsqu’il est question de comparer l’empreinte environnementale laissée par leur chaîne de production. La viande de bœuf arrive très largement en tête de peloton avec un bilan carbone en moyenne dix fois supérieur à celui du poulet ou du porc. Cela s’explique par la plus grande quantité d’eau, de céréales et de temps exigée pour la production de cette viande rouge. Ajoutons une variable de taille, à l’empreinte écologique de plus en plus désastreuse : la déforestation opérée pour libérer des espaces de pâturage nécessaires à l’élevage de la viande bovine. Les émissions de gaz à effet de serre liées à l’élevage dépassent celles de toutes les autres activités humaines, transports compris. Heureusement, cette viande est de moins en moins prisée, une tendance qui s’affirme d’année en année.

La volaille « se sent pousser des ailes » depuis quelques dizaines années, alors qu’elle était peu consommée il y a cinquante ans. La viande de porc ferme la marche. À l’échelle mondiale, cette consommation de produits carnés représente en moyenne une quinzaine de kilogrammes de viande de volaille et de porc par année, contre un peu plus de la moitié de viande de bœuf (8 kilogrammes), selon la FAO. L’organisation prévoit une augmentation de la production de viande pour les années à venir, mais avec un taux de progression moins rapide que ces dernières années.

Que ce soit pour votre santé, votre ligne, la protection des animaux, vos préoccupations écologiques, vos finances ou tout cela à la fois, les raisons de réduire votre consommation de viande sont toutes meilleures les unes que les autres.

Vous l’aurez compris : notre surconsommation alimentaire comprend également, et sans surprise, la viande et les produits carnés. Et encore, nous n’avons pas parlé du poisson qui, lui aussi, représente un enjeu majeur d’écologie et de protection des animaux ! Pour limiter notre bilan carbone, l’un des meilleurs moyens est de réduire notre consommation de viande… Mais, dans ce cas, par quoi la remplacer ? Manger équilibré est en effet essentiel et nous avons l’habitude de nous appuyer sur la viande pour nous apporter les protéines et minéraux essentiels à notre fonctionnement et notre santé. Pourtant, des produits végétaux peuvent également apporter ces éléments nutritionnels essentiels…

Dans tous les cas, que l’on consomme des produits végétaux ou des produits issus de l’animal, faire attention à la provenance de nos aliments est un premier pas vers une consommation raisonnée et responsable. D’où l’importance de connaître les différentes options qui s’offrent à nous, autres que les hyper et supermarchés. D’ailleurs : les connaissez-vous ?

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