Gaz à effet de serre : qui émet le plus ?

Vous vous demandez qui sont les plus gros pollueurs dans le monde ? Or, vous trouvez difficile d’identifier des chiffres fiables concernant les émetteurs de gaz à effet de serre (GES) ? Ne cherchez plus ! Je vous explique tout dans le détail.
Qui émet le plus de gaz à effets de serre dans le monde ?
Parmi les plus mauvais élèves, la Chine se classe en tête, avec près de 9,84 milliards de tonnes de CO2 émises dans l’atmosphère terrestre en 2017. Tout de suite après elle, nous retrouvons sans étonnement les États-Unis, ainsi que l’Inde. Loin derrière, la France a émis « seulement » 356 millions de dioxyde de carbone en 2017. Pourtant, cette dernière fait partie des pays industrialisés. Comment expliquer alors ces faibles émissions ? Tout d’abord, mentionnons les centrales nucléaires, qui permettent de produire de l’électricité sans émettre de GES. Toutefois, cela ne signifie pas que la pollution est nulle : entre les mines d’uranium disséminées dans le monde et les déchets radioactifs, d’autres questions se posent en effet. Par ailleurs, la France, ainsi que les autres pays européens, ont fait le pari de la délocalisation de leurs industries les plus polluantes dans les pays asiatiques.
Pari gagnant, puisque ceci leur permet, dans le même temps, d’y délocaliser une partie de leur empreinte carbone, notamment en Chine. On comprend alors aisément pourquoi ce pays asiatique se place en tête du classement des pays les plus pollueurs… Enfin, d’autres pays ne se laissent que difficilement distancer : la Russie et le Japon sont également deux gros émetteurs de gaz à effet de serre, tout comme le Qatar et les Émirats arabes. Mais, s’il est intéressant d’identifier les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre, il est plus pertinent encore de regarder quels sont les secteurs les plus polluants au monde.
Quels sont les secteurs les plus polluants dans le monde ?
D’après l’Agence de Protection de l’Environnement des États-Unis (EPA en anglais), le premier secteur économique contribuant le plus aux émissions de gaz à effet de serre est la production de chaleur et d’électricité. Cela correspond en effet à 25 % de toutes les émissions de 2010 ! Il faut dire que le gaz naturel, le fuel et le charbon sont encore très utilisés pour se chauffer. Or, ces sources d’énergie sont très polluantes.
L’EPA recense également :
- l’agriculture (24 %) ;
- l’industrie (21 %) ;
- les transports (14 %) ;
- les autres types de production d’énergie, comme l’extraction de pétrole, le raffinage, etc. (10 %) ;
- le BTP (6 %).
Le Commissariat général au développement durable a, quant à lui, réalisé la même étude, en évaluant l’équivalent CO2 de chaque gaz à effet de serre. Dans son rapport, il précise que la production d’électricité était, encore en 2017, le secteur le plus impactant (39% des émissions mondiales). Viennent ensuite :
- les transports (24 %) ;
- l’industrie et le bâtiment (19 %) ;
- les autres types d’énergie (8 %) ;
- le résidentiel (6 %) ;
- et, enfin, les autres secteurs (4%).
Ainsi, à la lecture de tous ces chiffres, on comprend l’importance de minimiser l’impact sur le réchauffement climatique de la production d’électricité, des transports, de l’industrie et du BTP, ainsi que de l’agriculture. Cette dernière est responsable de fortes émissions de méthane (CH4) et de protoxyde d’azote (N2O). Or, à lui seul, le méthane a un impact 20 fois plus élevé que le CO2 ! Les élevages de bovins et l’utilisation massive d’engrais contribuent de manière importante à la hausse des températures.
Qui sont les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre en Europe ?
En Europe, c’est l’Allemagne qui est le plus responsable de la pollution anthropique, suivie de près par le Royaume-Uni, l’Italie et la France. Ceci est dû à la présence importante de centrales à charbon en Allemagne, utilisées pour la production d’électricité. D’ailleurs, 6 usines allemandes sont dans le Top 10 des sociétés les plus polluantes d’Europe, de même que deux centrales à charbon polonaises. Les transports ne sont pas en reste, puisque Ryanair est la huitième société européenne la plus émettrice de gaz à effet de serre, tandis que la Mediterranean Shipping Company (MSC) est septième. Ces deux dernières entreprises ne sont entrées, respectivement, dans ce classement qu’en 2019 et 2020 : ceci montre bien l’augmentation du poids des transports dans l’impact anthropique sur le climat.
Qui sont les plus gros pollueurs en France ?
Même si la France n’a officiellement pas de grosses émissions de CO2, l’activité humaine française a tout de même un fort impact sur le réchauffement global. Voyons quels sont les facteurs les plus influents.
Par secteur
En France, le secteur le plus pollueur est le transport : près de 29 % des émissions en 2017 sont dues à cette filière, d’après un rapport du Citepa (association travaillant pour le compte du Ministère de la Transition Écologique et Solidaire). Le résidentiel et le tertiaire arrivent juste après (20 %), quasiment ex æquo avec l’agriculture (19 %) et l’industrie manufacturière (18 %). Toutefois, ce rapport ne prend pas en compte les délocalisations : en effet, comme précisé plus haut, tout ce qui est consommé en France n’est pas forcément fabriqué sur le territoire national. Le textile et l’informatique ne sont que quelques exemples d’industries délocalisées. Si le gouvernement ne prend pas ces émissions en compte, elles sont pourtant bel et bien dues à l’activité humaine française. Or, à elles seules, elles représentent 43 % de l’empreinte carbone d’un Français (chiffres datant de 2017) !
Par habitant
D’après une enquête de l’IPSOS réalisée en 2010, l’impact écologique de chaque habitant en France peut être analysé en fonction de plusieurs critères :
- Les transports et voyages en avion : sans surprise, l’empreinte carbone des individus est fortement impactée par les transports, qui représentent 54 % des émissions de gaz à effet de serre des foyers. La voiture et l’avion sont les deux moyens de transport les plus influents.
- L’âge : vous avez entre 18 et 24 ans ou plus de 65 ans ? Dans ce cas, vous faites certainement partie des plus gros pollueurs de France, du moins à l’échelle individuelle. La raison réside, encore et toujours, dans le nombre de voyages réalisés par année : on a en effet tendance à davantage voyager lorsqu’on est plus jeune ou à la retraite.
- La vie de célibataire : cela peut surprendre, mais une personne seule va émettre davantage de gaz à effet de serre qu’un individu vivant dans une famille. Les chiffres sont même jusqu’à deux fois plus élevés ! Ceci s’explique par le fait qu’une famille entière, constituée de deux, trois ou quatre personnes, ne vivra que dans un seul logement, n’aura peut-être qu’une seule voiture, etc. La pollution est donc « partagée » entre les membres du foyer, contrairement au cas d’une personne célibataire.
- Le lieu de vie : du fait d’une utilisation importante de la voiture personnelle dans les milieux ruraux, ces derniers en font des lieux particulièrement émetteurs de gaz à effet de serre.
- Les revenus : un haut niveau de vie conduit à des bilans carbone mauvais. Ceci est, une fois encore, lié à l’utilisation de l’avion pour voyager, ou même pour travailler. Au contraire, ceux possédant des revenus plus modestes présentent une empreinte carbone plus faible, ainsi qu’un indice de précarité énergétique bien plus élevé.
En bref, d’après cette enquête, pour diminuer son empreinte écologique, mieux vaut parier sur la limitation de ses déplacements, notamment par avion. Les vols internes, en particulier, peuvent être facilement limités en prenant le train ou le bus. On peut également envisager de partir en vacances moins loin, par exemple dans des régions d’Europe que l’on ne connaît encore que peu !
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