La Génération Z et l’Écologie

La Génération Z, qui rassemble les personnes nées depuis 1997, se caractérise en premier lieu par l’importance du digital dans leur vie. Cette génération est en effet née avec la démocratisation d’Internet. Les Z se sont construits à travers une culture numérique de plus en plus omniprésente.

Pour le meilleur et pour le pire.

À la recherche d’une vie plus « verte »

En quête de modes de vie plus écolos, les jeunes de la Génération Z trouvent des réponses, sans surprise, sur le web. Cherchant l’inspiration sur la planète Internet, ils s’inspirent sur Pinterest ou Instagram, leur réseau social préféré (enquête « Parole aux jeunes », Diplomeo, 15 janvier 2019). Parmi les requêtes populaires sur Pinterest, on trouve « vivre de manière éco-responsable » et « voyage zéro-déchet ». Un bon indicateur de la volonté des Z de faire entrer l’écologie dans leur quotidien, même lorsqu’ils partent en vacances. Mais du clic aux actes, il y a un pas…

Métro, tram et trottinette

Près de la moitié des jeunes de la Génération Z utilise les transports en commun, soit plus que la moyenne des utilisateurs de tous âges (un tiers). Les trottinettes électriques et autres patinettes sont également prisées par cette population. Ce moyen de transport écologique a conquis tout spécialement les 18-35 ans, soit la Génération Z et les Millenials (nés entre 1984 et 1996). Plus de la moitié des utilisateurs ont moins de 35 ans, selon une étude 6-t/Ademe (juin 2019).

Par ailleurs, selon une étude de Statista (2017), les 18-24 ans sont cinq fois plus nombreux à avoir adopté un régime végétarien que les 35-49 ans et les 50-64 ans. On ne peut cependant déterminer si ces habitudes écologiques des jeunes pour se déplacer et s’alimenter sont avant tout le reflet d’impératifs budgétaires. Posséder une voiture et même manger régulièrement de la viande ne sont pas accessibles à toutes les bourses. Ainsi, une question se pose :

La Génération Z est-elle réellement championne de l’éco-responsabilité ?

Préoccupée, mais pas encore concrètement engagée

En janvier 2020, le CREDOC (Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de vie) a publié les résultats du croisement de plusieurs études datant de 2017 à 2019. Celles-ci portaient sur les « Conditions de vie et aspirations », les « Tendances de consommation » et les « Représentations sociales de l’effet de serre ». Il apparaît que les 18-30 ans sont très préoccupés par l’environnement. Cette inquiétude sur l’avenir de la planète devance toutes les autres, y compris les préoccupations liées au chômage ou à l’immigration. 32 % des jeunes interrogés considèrent en effet l’environnement comme « une préoccupation majeure ». Jamais le CREDOC n’avait obtenu de pourcentage aussi élevé dans ses précédentes études.

En pratique, c’est le réchauffement climatique et la disparition des espèces animales qui concentrent les inquiétudes environnementales des 18-30 ans, toujours selon la vaste étude du CREDOC. Plus de la moitié d’entre eux (60 %) estiment que le réchauffement climatique, d’ici la fin du siècle, ne pourra être contenu à des niveaux acceptables. Ils sont encore plus majoritaires (75 %) dans cette vision de l’avenir : les conditions de vie vont considérablement se dégrader d’ici 2100 à cause du changement climatique. Cette forte inquiétude mène-t-elle pour autant les jeunes à agir concrètement pour « sauver » la planète ?

Trier ou ne pas trier ?

Toujours selon le CREDOC, les jeunes se montrent moins nombreux que la moyenne à faire le tri de leurs déchets. Quiconque a vécu en résidence universitaire se heurte à une confusion générale et constante chaque fois qu’il descend ses ordures dans le local poubelle. Trier ou ne pas trier demeure une question !

Prix rouges versus gestes verts

Ce n’est pas qu’en matière de gestion des déchets que la Génération Z semble avoir de bonnes intentions mais de moins bonnes actions. Les jeunes sont effet plus nombreux que la moyenne (+ 8 %) à décrire d’abord la consommation comme « un plaisir ». Hédonistes, à l’affût des soldes dont ils profitent fortement, les jeunes affichent un besoin de consommer. Les achats de nouveaux biens leur procurent une sensation de bien-être dont ils ne peuvent que difficilement se passer. Notons cependant que cette population tend à se tourner de plus en plus vers des alternatives à l’achat de neuf, tels les biens usagés, l’emprunt ou le troc.

Ces comportements de consommation s’accompagnent, chez les jeunes, de gestes écoresponsables moins suivis chez cette population que chez leurs aînés. Ils sont en effet moins nombreux que la moyenne à choisir des produits avec moins d’emballage, à éteindre leurs appareils électroniques plutôt que de les mettre en veille ou à acheter des légumes de saison. Les Z sont aussi plus nombreux à prendre l’avion (+ 9 %), contrairement à Greta Thundberg, cette jeune militante écologiste suédoise qui a renoncé à ce moyen de transport.

C’est ainsi un ensemble de gestes allant vers la durabilité que les jeunes peinent à adopter malgré une conscience environnementale et de réelles inquiétudes sur l’avenir de la planète bleue.

L’empreinte carbone méconnue du numérique

Hyper-connectée, la Génération Z pollue également beaucoup sans en avoir pleinement conscience. Grands consommateurs de musique téléchargée et de vidéos en ligne, les jeunes sont sans doute peu au fait du coût énergétique du stockage de données dans des centres très gourmands en électricité pour faire fonctionner et refroidir leurs serveurs.

Le monde numérique dématérialise de plus en plus d’objets et d’habitudes de notre quotidien. Il fait ainsi peser un poids invisible sur l’environnement, générant chaque année des centaines de mégatonnes de CO2. La Génération Z, née avec Internet, participe pleinement, mais souvent inconsciemment, par ses habitudes de vie hyperconnectées, à la détérioration du climat d’une planète qu’ils rêvent pourtant de sauver.

Leurs aînés les Millenials

Un exemple pour les Z se trouve peut-être chez les 24-35 ans. Les Millenials sont en effet plus portés vers le tri des déchets, les achats de vêtements écologiques ou la réduction des trajets en avion.

C’est toutes les sphères de leur vie qui, de plus en plus, évoluent vers plus d’éco-responsable, de durable. La popularité de leurs mots-clés Pinterest concernant aussi bien les ustensiles de cuisine que les activités pour les enfants, ou encore l’emprunt de vêtements, illustre cette évolution.

La Génération Z a les clés en main pour contribuer à donner à notre société mondialisée un avenir écoresponsable. Ce n’est qu’une question de temps.

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