La Fonte des Glaciers : quelles Conséquences ?

Depuis l’ère préindustrielle, de l’an 1880 à l’an 2020, les températures ont augmenté de 1,2 °C en moyenne d’après la communauté scientifique. Le niveau de la mer est monté de plus de 20 cm. Des chiffres qui paraissent faibles, mais qui pour autant n’ont rien d’anodin, bien au contraire.

Le réchauffement climatique entraîne la fonte des glaciers, conséquence la plus palpable de ce phénomène, qui elle-même est la cause de l’élévation du niveau des océans.

Que se passera-t-il exactement si rien n’est fait ?

La fonte des glaciers : quelles conséquences pour l’humanité ?

On entend souvent parler de la fonte de la banquise. C’est une réalité. Toutefois, il ne faut pas négliger la fonte des glaciers de montagne, dont les conséquences seraient dramatiques pour une importante partie des populations.

Constat alarmant pour la banquise

L’élévation du niveau des mers est l’un des tout premiers constats qui ont alerté les scientifiques sur le changement climatique. On est bien loin des simples phénomènes de marées hautes. En effet, les océans ont gagné environ 22 cm de hauteur globale depuis la fin du XIXe siècle et devraient en gagner encore 60 à 110 d’ici l’an 2100.

On estime que la Terre a perdu plus de 28000 milliards de tonnes de glace en l’espace de 23 ans. D’après le NSIDC, le centre national des données sur la neige et les glaces, l’Arctique aurait perdu pas moins de 49 % de sa totalité ! Et pour cause, le réchauffement climatique entraîne une augmentation des températures des airs mais aussi des eaux, qui provoquent ainsi la fonte des glaces. Alors, le principe d’Archimède fait son œuvre, et les mers et océans se remplissent de cette glace passée à l’état liquide.

La fonte des glaces arctiques est l’affaire de toute la planète

Cette montée globale des océans concerne absolument tous les littoraux du monde. Ces derniers seront en première ligne pour des raisons évidentes, et par ailleurs parce que les zones côtières ont de surcroît tendance à s’affaisser sous l’effet de l’activité humaine. Jakarta, la capitale de l’Indonésie, a dû faire l’objet d’un déplacement de l’île de Java vers celle de Bornéo à cause du réchauffement climatique et de la fonte des glaces qui s’en accompagne. Certes, la ville avait été construite sur un sol marécageux, un peu à l’instar de Mexico. Mais c’est bel et bien la montée des mers qui a causé cette menace appelant à des mesures d’une telle envergure. D’après l’INSEE, 60 % de la population mondiale vit à proximité des côtes. La France, avec ses 5853 km de côtes sur l’espace métropolitain, et 22 000 km en incluant les DOM-TOM, est le deuxième espace maritime mondial.

En plus de la destruction des habitats des peuples autochtones de l’Antarctique et du Groenland, c’est également celle de tous les habitants des zones côtières qui sera provoquée par la montée des mers.

De plus, l’immersion des terres par l’eau saline rendrait les sols impropre aux cultures et à l’élevage, causant une insécurité alimentaire pour des millions de personnes. On assistera à une aggravation des catastrophes naturelles, notamment les inondations et les tsunami déjà responsables d’importants dégâts.

Négligés, les glaciers de montagne sont également en proie à la fonte

Les neiges éternelles ne le sont pas autant qu’on le pensait… Un autre phénomène un peu moins médiatisé lié au changement climatique est la fonte des glaciers de montagne. un peu partout dans le monde. On estime que l’Himalaya aura perdu un tiers de ses glaciers en 2100. Les Alpes européennes, quant à elles, enregistrent une fonte de 20 % de leur volume total en 25 ans, et ce chiffre devrait monter à 90 % d’ici la fin du siècle.

D’après le GIEC, les glaciers de montagne perdent 280 milliards de tonnes de glace par an, ce qui contribue par ailleurs à la montée des mers en combinaison avec la fonte de la banquise arctique. Cette part de responsabilité s’élève à 35 %. Concernant l’Asie du Nord, l’Europe centrale et la Scandinavie, les glaciers se verront diminuer de 80 % de leur volume d’ici 2100.

La soif dans le monde en perspective

En temps ordinaire, un glacier assure des fonctions de « château d’eau » pour ses populations avoisinantes. En effet, il retient les eaux de pluie durant la saison hivernale et en libère une partie en saison estivale lors de la fonte saisonnière. Cette eau douce vient remplir fleuves et rivières, approvisionnant les populations. Ainsi se déroule normalement le cycle de l’eau en haute montagne. Mais avec la fonte des glaciers, une quantité d’eau plus importante que celle qui est stockée chaque année s’évapore au fil du temps. Le bilan annuel hydrique devient donc négatif : on consomme plus d’eau qu’il ne s’en renouvelle en une année. Or, près d’1,9 milliards de personnes, soit environ un quart de la population mondiale, sont tributaires de l’eau fournie par ces glaciers-réservoirs.

On redoute à l’heure actuelle que la fonte des glaciers de montagne n’aggrave la soif dans le monde, entraînant des conflits armés comme ce fut longtemps le cas par le passé. Ce scénario digne d’un film dramatico-futuriste a déjà été tristement observé en Bolivie en 2016 lorsque 100 quartiers de la capitale ont été privés d’eau durant un mois. La ville, pour le coup ironiquement nommée La Paz, a été le théâtre de rixes pour la précieuse source de vie.

L’eau représente un total de 1,4 milliards de km3 dans le monde. Cependant, seul 3 % de cette eau est utilisable pour la consommation, l’agriculture, l’industrie et autres activités humaines. Les technologies modernes permettent de dessaler l’eau de mer, eau disponible en quantités phénoménales. Certaines zones côtières sujettes à la sécheresse ont déjà recours à cette solution. Mais celle-ci n’est pas vraiment viable pour la planète. Car les usines de dessalage sont gourmandes en énergies fossiles et grandement émettrices de dioxyde de carbone. Par ailleurs, l’acheminement constant de barils d’eau douce vers les zones non-côtières poseraient un problème semblable en termes de consommation d’énergies (propres ou non) et d’émissions carbone.

Les animaux subiront eux aussi les conséquences de la fonte des glaciers

Vivant dans des conditions extrêmes, les ours polaires ont besoin de limiter leurs dépenses d’énergies. Or, la fonte de la banquise les contraint à des déplacements réguliers qui les épuisent. En outre, la réduction de la surface des zones glaciaires prive les phoques de leur habitat, ce qui contraint les ours polaires à nager encore plus longtemps pour trouver des proies. À titre informatif, il leur faut habituellement trois jours pour trouver de quoi se sustenter.

D’autres animaux du Pôle Nord font également les frais de la fonte des glaces. En zone arctique, les mammifères marins comme les narvals et les bélugas perdent leurs repères, peinant à reconnaître leurs lieux migratoires. Tout comme les ours blancs, ils font face à la raréfaction des proies en raison de la diminution de la surface de la banquise qui constitue l’habitat de ces dernières.

Les habitants des calottes glaciaires ne sont pas les seuls concernés par le problème. Celui-ci s’étend à la toundra où réside, entre autres, le harfang des neiges (espèce menacée d’extinction). Le réchauffement climatique et la fonte des glaces qui s’en accompagne provoque le verdissement de la toundra, qui devient taïga (forêt du Nord). Or, la chouette harfang se nourrit essentiellement de lemmings vivant dans la toundra.

En somme, la fonte des glaciers cause une importante perturbation des écosystèmes dans les hautes latitudes. Mais pas seulement. On peut aussi citer la menace de l’équilibre au sein du parc national du Glacier dans le Montana situé à la frontière canadienne. Un insecte méconnu, le lednia tumuna, ne peut survivre qu’en eaux très froides. Or, les glaciers de ces hauts sommets fondent à la vitesse grand V et auront disparu d’ici 2030. L’extinction de cet insecte entraînerait une réaction en chaîne typique de la perturbation des écosystèmes. Un exemple parmi tant d’autres…

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