L’autonomie énergétique totale : est-ce possible ?

N’avez-vous jamais eu l’envie de vous soustraire au bruit des villes ? Se ressourcer et vivre de manière autonome dans la nature, c’est possible. Aujourd’hui, la peur d’un effondrement de la société industrielle accentue ce mouvement vers la campagne. Nous entrons dans une ère dans laquelle le rejet de la ville se fait de plus en plus ressentir. Quant à la transition énergétique, c’est au tour des familles de s’interroger. Acquérir plus d’autonomie dans sa consommation énergétique, est-ce possible ? Quid d’une autonomie énergétique totale à l’échelle d’un couple, d’une famille, ou d’une communauté ? L‘autonomie énergétique totale est-elle une solution ?

L’Autonomie Énergétique totale | est-ce possible sans quitter la ville ?

Être autonome énergétiquement | autonomie totale ou partielle ?

Êtes-vous intéressé par le zéro déchet ou par l’idée de vous installer dans une ferme autonome ? Plutôt urbain, l’adepte du ro déchet a pris conscience qu’habiter en ville et bénéficier des services publics produisaient des déchets. D’un autre côté, l’énergie est économisée et distribuée régulièrement grâce à la mutualisation des services. La mise en commun participe à diminuer la facture énergétique pour tous. Mais le citadin peut faire davantage :

  • éviter de consommer des produits emballés ;
  • n’acheter que selon ses besoins, du vrac, des AMAP ;
  • s’organiser avec les petits producteurs locaux en bordure péri-urbaine, en privilégiant les circuits courts.

Mais pour ce citadin, il est inconsidéré de se passer de :

  • wifi ;
  • eau ;
  • chauffage ;
  • électricité ;
  • l’énergie dépensée par les transports.

La vie en ville rend en effet de véritables services au niveau des apports énergétiques. Pourtant, aujourd’hui, d’un point de vue écologique, la réponse de la ville en matière énergétique est décriée, ce qui pousse les personnes à tenter l’autonomie énergétique.

Comment gérer sa consommation en énergie ?

Vouloir pour soi l’autonomie énergétique totale, quand la diminution de sa consommation n’est pas suffisante, est un processus en plusieurs étapes. Il faut être propriétaire d’un bout de terrain et d’un bâtiment à aménager. Première difficulté. Dans le concept d’autonomie, est en effet solidement implanté celui d’un idéal d’indépendance vis-à-vis des turpitudes de la ville. C’est ce qu’avait exposé David Thoreau dans Walden, le livre qui signe aux États-Unis l’origine d’une préoccupation écologique. Mais sur le terrain, des législations en vigueur interdisent ou autorisent, cela varie, la possibilité de garer une caravane. Or, comment faire des travaux d’aménagement de son terrain ou sa maison sans pouvoir vivre à proximité ? Deuxième difficulté.

Pourquoi gérer son énergie ?

Si vous possédez un terrain, une maison de vacances ou un camping-car, vous vous êtes sans doute déjà demandé :

  • où vais-je trouver de l’eau pour me doucher ? pour boire ? pour arroser ?
  • où vais-je charger mon téléphone portable ou brancher mon ordinateur ?
  • est-ce que j’aurais assez chaud, quelle sera la température ?
  • est-ce que je dois prévoir un chauffage d’appoint ?

C’est quand on se rend à la campagne que l’on commence à se poser ces questions. Les gestionnaires d’énergie répondent exactement à ces préoccupations de base. En fonction du climat, du moment dans l’année, tous les habitants bénéficient-ils d’eau et d’électricité en suffisance ? En effet, les besoins en énergie varient selon les lieux et les saisons. Or, pour rappel, l’eau se stocke, mais pas l’électricité. Aujourd’hui, dans les pays occidentaux, tous ceux qui ont accès à un logement ont accès à l’eau. Ils peuvent être raccordés au réseau électrique, moyennant finances. Ce n’est pas le cas partout.

Être autonome en énergie | quatre motifs d’y penser sérieusement

Cela ne décourage pas un certain nombre de citoyens. Fatigués des nuisances liées à la ville, ils trouvent dans l’environnement rural des ressources à explorer et à exploiter. Leurs points communs ? Ils sont guidés par :

  1. une aspiration à réduire la facture énergétique pour les générations à venir ;
  2. le constat que les énergies fossiles s’épuisent au niveau mondial ;
  3. des initiatives positives en matière de transition énergétique observables et de mieux en mieux diffusées ;
  4. le désir de réduire sa consommation.

L’autonomie énergétique totale : un idéal commun, des expériences variées

Une recherche constante de sources d’énergies variées

Examinons le sujet énergétique ramené à un ménage. Pour être totalement autonome énergétiquement il faut « produire » toute l’énergie nécessaire à la famille sans dépendre d’aucun échange extérieur. Si l’on tient compte de la fabrication des matériaux pour construire ne serait-ce qu’une maison ou des vêtements, cela est peu réaliste. Sans parler des biens de consommation courante comme le four, le poêle pour chauffer ou des casseroles, etc. Mais si on se focalise sur la production d’une énergie de consommation quotidienne, de nombreuses expérimentations et solutions sont trouvées. Un peu partout et depuis plus d’une soixantaine d’années en Europe, les gens se démènent pour inventer, expérimenter, chercher. Si l’objectif reste une utopie, il mobilise les énergies. Atteindre l’autonomie énergétique totale ou partielle impose de nombreux réaménagements de la vie au quotidien. Les personnes qui se lancent misent sur des équipements comme :

  • les panneaux solaires ou piles photovoltaïques ;
  • les éoliennes ;
  • l’électricité géothermique avec le puit du Canada ;
  • la maison passive énergétiquement ;
  • les énergies fossiles comme le bois ou le charbon pour le chauffage ;
  • l’utilisation des sources d’eau à proximité ;
  • un système de filtration et d’épuration de l’eau par les plantes ;
  • des bidons de cupération d’eau de pluie, des citernes pour stocker l’eau.

Des youtubeurs exposent leurs succès en vidéo et forment ainsi une communauté de partage d’expériences dans le monde entier !

Les partisans de la sobriété heureuse

Les deux principales préoccupations en matière d’autonomie énergétique sont l’eau et l’électricité. Certains vont jusqu’à vouloir être autonomes pour l’alimentation. Produire leur électricité sans edf a été la première pierre posée par Patrick et Brigitte lorsqu’ils se sont installés en Loire-Atlantique, près de Châteaubriant. Ils préfèrent les termes de sobriété heureuse à ceux d’autonomie énergétique. Quoi qu’il en soit, avec une éolienne et des panneaux solaires, cette famille de 6 personnes est vite devenue autonome en électricité. Mais par rapport à un ménage lambda, ils consomment 10 fois moins d’électricité et cinq fois moins d’eau. C’est tout leur mode de vie qui a été revu :

  • ils se passent de réfrigérateur ;
  • leur eau est chauffée par les rayons du soleil grâce à un habile bricolage lié à l’énergie solaire ;
  • l’intérieur de la maison utilise un poêle à bois ;
  • ils récupèrent l’eau de pluie par tous les moyens et économisent l’eau ;
  • ils ont installé des toilettes sèches. Exit la chasse d’eau ! ;
  • des plantes épurent et filtrent les eaux grises de la lessive et des douches ;
  • des matériaux végétaux isolant les murs ;
  • un potager biologique pour une nourriture saine complète le tout.

Le principe d’une maison autonome est ainsi validé.

L’autoconsommation, une solution énergie encouragée

L’autonomie énergétique est mise en avant comme un principe vertueux et invite à auto-produire une partie au moins de son énergie. Ce qui a été longtemps impossible devient, grâce à un assouplissement de la réglementation, réel et encouragé. Il est désormais possible de produire sa propre électricité pour la consommer.

Dans certains pays comme l’Australie, produire de l’électricité est devenu monnaie courante. Chacun peut revendre l’électricité produite au fournisseur principal d’électricité. Concernant les autres énergies, l’auto-consommation est la règle dans de nombreuses sociétés dites primitives et vivrières. Elle peut aussi être la forme la plus locale de l’économie circulaire. Marie Dégremont, chercheuse associée au Centre de sociologie des organisations à l’Institut d’études politiques de Paris, s’érige en garde-fou. Prôner le retrait du monde pour subvenir à ses propres besoins ne résout :

  • ni la crise énergétique que traversent certaines zones ;
  • ni les problématiques climatiques spécifiques.

Selon elle, la solidarité doit donc rester de mise. En effet, rien que pour l’électricité, l’autoconsommation ne peut subvenir à toutes les variations en besoins. Le rendement d’un panneau solaire varie beaucoup selon la saison. Un appoint via le réseau national reste nécessaire. Cependant, des innovations architecturales prennent le problème à bras-le-corps pour baisser le niveau des besoins en énergie de chauffage.

Des maisons passives sont construites dans l’optique d’optimiser et d’économiser le chauffage.

Voici comment :

  • isoler les murs et les fenêtres pour réduire la consommation de chauffage d’environ 90% ;
  • ventiler par un VMC performant qui permet de préserver la pureté de l’air dans la maison ;
  • orienter plein sud les maisons pour jouir du plein rendement des panneaux solaires, qui fournissent l’électricité.

Lorsqu’on recherche l’autonomie énergétique, et si on veut savoir si elle est possible, de manière totale ou partielle, il faut d’abord parvenir à calculer précisément la consommation de tous ses appareils, pour ensuite connaître sa consommation moyenne journalière. Le premier pas réside en effet dans le contrôle de sa consommation énergétique.

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