La France et la lutte contre le réchauffement climatique

Qu’en est-il de la France et de son positionnement sur la lutte contre le réchauffement climatique ? Bien qu’il s’agisse d’un sujet mondial, il est intéressant de regarder de plus près ce que l’État français parvient à faire et à ne pas faire dans cette lutte acharnée. Plan Climat, Accord de Paris, annonces : où en sommes-nous ? Pourrons-nous tirer des leçons de cette situation et programmer une reprise plus verte ?

Plan Climat : obtenir la neutralité carbone d’ici 2050

Comme de nombreux pays développés, la France s’est engagée, à la suite de l’Accord de Paris, à participer au Plan Climat. L’objectif premier est d’obtenir la neutralité carbone d’ici 2050. La finalité ? Participer à un effort collectif engagé pour atteindre un chiffre clé pour l’avenir de notre planète : moins de 2 °C supplémentaires avant la fin du siècle.

Pour ce faire, de grandes thématiques ont été abordées.

1. L’amélioration des pratiques énergétiques

Cette mesure vise les secteurs les plus énergivores, afin de pouvoir faire baisser la note globale. Plusieurs pistes pour contribuer à cela :

  • Aider à la rénovation thermique, afin d’éliminer la précarité énergétique considérée comme très polluante d’ici 10 ans. Cela s’est traduit, entre autres, par l’écoprêt à taux 0 pouvant aider à faire rénover les logements et bâtiments.
  • L’instauration des vignettes Crit’Air. Vous savez, ce sont ces fameuses vignettes attribuées en fonction du type de véhicule dont vous disposez et du type de carburant utilisé, entre autres. Elles permettent aussi de restreindre la circulation de certains utilitaires polluants lors des pics de pollution.
  • La prime à la conversion : une prime mise en place pour aider à changer de véhicule pour un engin plus propre. Elle dépend de l’ancienneté de la voiture et du type de carburant, entre autres.
  • L’encouragement de l’autoconsommation d’énergies renouvelables.
  • La feuille de route 2018 pour une économie circulaire : cela concerne surtout les PME. Elle vise à pouvoir mettre en place de nouvelles stratégies de gestion des déchets, matières premières et énergie.

2. La neutralité carbone

L’objectif est de décarboner la production d’énergie. Pour ce faire, deux axes principaux ont été développés : la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) et la loi du 30 décembre 2017.

Cette dernière avait pour objectif d’interdire la recherche et l’exploitation des hydrocarbures non conformes, mais aussi de limiter, voire d’arrêter, l’utilisation de charbon.

Quant à la SNBC, il s’agit d’une feuille de route permettant une transition vers une économie plus verte, durable et bas carbone.

3. L’adaptation au changement climatique dans les écosystèmes et l’agriculture

La transformation des systèmes agricoles a deux principaux objectifs : la baisse des émissions de gaz à effet de serre et un meilleur captage carbone au sol.

Le PNACC 2 (Plan National d’Adaptation au Changement Climatique) succède aussi au premier. Ce plan vise principalement deux branches bien spécifiques : une meilleure protection des Français face aux événements climatiques et une fin de la déforestation importée.

Cela implique la fin d’import de matières premières provoquant la déforestation des forêts « poumons » de notre planète, telle que la forêt amazonienne, entre autres.

4. Les finances dédiées au changement climatique

Divers plans financiers variés ont été lancés pour mettre en place de nombreuses actions contre le réchauffement climatique. En 2017, la France ainsi que de nombreux autres pays ont engagé 10,3 milliards de dollars.

À côté de cela, elle a également participé au One Planet Summit. Ce meeting, qui a eu lieu en 2017, présentait plusieurs axes de travail pour la biodiversité. On peut citer, entre autres : la protection des écosystèmes terrestres et marins, la promotion de l’agro-écologie, les financements pour la biodiversité, la protection des forêts des espèces et de la santé humaine.

5. L’adoption d’un pacte mondial pour l’environnement

Ce pacte a également plusieurs objectifs et facettes. Pourtant, on pourrait résumer cela à une prise de conscience généralisée et engageante : avec ce pacte, l’objectif est de mettre chacun devant ses responsabilités, à son échelle, pour la planète.

Il s’agit d’ancrer les droits et devoirs de chaque citoyen, mais aussi de ceux qui gouvernent face à l’environnement et la planète.

La France, bonne ou mauvaise élève vis-à-vis du réchauffement climatique ?

La France a donc bien enraciné ses décisions, au même titre que d’autres pays, avec cet Accord de Paris. Néanmoins, elle ne tient pas ses engagements.

L’observatoire Climat-Énergie est chargé de vérifier chaque année l’avancement et les progrès grâce à 9 indicateurs de suivi dans la SNBC.

Le constat est rude. Certes, grâce à ses actions et décisions, la France connaît une tendance à la baisse pour les émissions carbone, mais les objectifs ne sont pourtant pas atteints.

Alors que la France est très présente politiquement et diplomatiquement sur le sujet, les efforts qu’elle fait ne donnent pas encore assez de résultats.

En 2020, le monde a connu une belle chute dans les émissions de gaz à effet de serre. Ce phénomène était dû à la pandémie et aux confinements. Elle ne va pas s’ancrer dans le long terme et ne sera donc pas suffisante pour atteindre les objectifs fixés.

Pour rappel, l’objectif est de ne pas dépasser les +2 °C de température ambiante maximum d’ici 2100. Pour certains spécialistes, il aurait même mieux valu miser sur +1,5 °C maximum. Actuellement, les tendances de ces dernières années montrent qu’on se dirigerait plutôt vers une hausse de minimum +3 °C.

Il faudrait donc revoir ces ambitions de manière drastique pour parvenir à l’objectif. De plus, on considère qu’une véritable relance verte pourrait permettre une baisse de 25 % d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 (source : actu-environnement.com) [1]. Ces chiffres sont avancés par le PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement).

L’espoir que cela change est toujours présent

Les différents États membres de la COP annoncent déjà les chiffres sur lesquels ils pensent s’engager lors de cet événement : en moyenne -55 % d’émissions de gaz à effet de serre avant 2060.

La Chine s’engage également à la neutralité carbone avant 2060.

On peut également compter sur un retour en force des États-Unis avec l’élection de Joe Biden, ce qui pourrait aussi permettre une contribution importante à l’effort collectif.

On dirait donc que les différents pays font la course aux annonces et mesures qu’ils pensent pouvoir tenir. Ce qu’il reste à voir, c’est surtout les actions qui seront mises en œuvre pour pouvoir réellement y répondre.

Ce qu’il faut retenir, c’est que la France reste un pays ancré dans les démarches internationales menées pour réduire les émissions nocives de gaz à effet de serre et donc cette lutte contre le réchauffement climatique. Des engagements forts ont été pris et ils restent pour l’instant très difficiles à tenir. Il faut pourtant garder ces caps en tête et ne pas trop les revoir à la baisse. En effet, ces objectifs sont devenus vitaux pour notre planète. Et bien sûr, au-delà des promesses, ce sont les actions concrètes et leur mise en œuvre qui contribueront à cette lutte pour le climat.

[1] Actu Environnement. Une relance verte post-Covid pourrait enrayer le réchauffement climatique : https://www.actu-environnement.com/ae/news/relance-verte-post-covid-pour-enrayer-rechauffement-35949.php4

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