Le marché de l’occasion : un secteur en plein essor

Estimé à 7 milliards d’euros en 2018, le marché de l’occasion connaît une expansion qui ne semble pas près de s’essouffler. La crise économique de 2008-2009 a entraîné une forte baisse du pouvoir d’achat jusque vers 2014-2015, où les consommateurs se sont remis à consommer, stimulés par le désir d’acheter du neuf après des années de vache maigre. Mais cette baisse du marché de l’occasion n’est qu’un épiphénomène dans sa tendance nette, lourde, à la croissance et à la diversification.
Internet, la plus grande brocante du monde
Le développement d’Internet a largement contribué à l’essor du marché de l’occasion. Le légendaire Bon Coin, lancé en 2006 et coté en bourse depuis 2019, est le parfait exemple de cette appétence pour les bonnes affaires dans l’usagé. Les Français passant de plus en plus de temps sur Internet pour les raisons les plus diverses, ils sont forcément amenés à y faire de plus en plus d’achats, neufs ou usagés. La pandémie a boosté les ventes en ligne, accentuant une tendance à la hausse déjà sensible. Selon une étude menée en 2021 par OpinionWay, acheter d’occasion fait partie des habitudes de 54% des Français. En 2007, ils n’étaient que 27 % (étude du Crédoc). Mais c’est aussi l’évolution des valeurs des consommateurs qui les conduit à se tourner de plus en plus vers les objets d’occasion.
Marché de l’occasion : plus durable, plus précieux, plus (éco)responsable
Les consommateurs ont modifié ces dernières années leurs habitudes de consommation. Les uns désirent, à travers des achats d’objets d’occasion, lutter contre le capitalisme de surconsommation, qui nous incite à acheter des produits :
- en abondance ;
- de piètre qualité ;
- à l’obsolescence programmée.
D’autres consommateurs privilégient l’occasion parce qu’ils souhaitent adopter un comportement plus écoresponsable et/ou éthique. D’autres encore sont en quête d’authenticité, recherchant des objets ayant une histoire, une « âme ».
L’occasion, même en grande distribution
La vente d’objets d’occasion dans les hypermarchés depuis seulement quelques mois est l’une des illustrations de l’attractivité de ce marché de l’usagé, dans lequel ont investi de grandes enseignes telles Auchan, Système U et Cora, suivant Leclerc, premier à se lancer en 2018. Petits électroménagers ou vêtements, les objets d’occasion remplissent désormais les « corners » ou « shop in the shop » (boutique dans la boutique) des hypermarchés. Les vendeurs échangent leurs bien contre de l’argent ou des bons d’achat. Ce nouveau créneau constitue potentiellement une solution pour réveiller le chiffre d’affaires des hypers qui tend à stagner depuis cinq ans (Insee).
« Reconditionné » : le nouveau neuf
La réticence des consommateurs à l’achat d’appareils électroniques d’occasion de particulier à particulier a mené une société comme Back Market à proposer des smartphones reconditionnés dont le prix est réduit de 10 à 60 %. Le succès croissant de l’entreprise est le reflet d’une demande qui l’est tout autant.
Marché de l’occasion : des chineurs et des vendeurs
Le marché de l’occasion conquiert toujours plus de consommateurs et va continuer à prendre de l’ampleur. Mais pas de chineurs sans vendeurs ! Il est aujourd’hui extrêmement simple de mettre en vente les objets dont nous ne nous servons plus. Geste écoresponsable s’il en est, redonner une seconde vie aux objets revêt aussi de nombreux bienfaits. Pour en savoir plus, vous pouvez lire cet article.
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