Minimalisme : vivre simplement pour vivre mieux

Vous avez certainement entendu passer ce mot qui revient souvent dans les discussions ces dernières années : le minimalisme. Cette tendance, qui désigne un mode de vie simplifié avec une consommation réduite, permettrait de se satisfaire de l’essentiel et ainsi d’être plus heureux dans sa vie quotidienne. La plus célèbre représentante du mouvement, c’est Marie Kondo, cette consultante japonaise qui distille ses conseils de rangement minimalistes et de développement personnel dans le monde entier.

Alors qu’en est-il vraiment ? Adopter des habitudes minimalistes, est-ce la voie vers le bonheur ?

Nous décryptons pour vous ce mode de vie et te donnons des conseils simples pour devenir minimaliste.

Le minimalisme : késako ?

Le minimalisme, c’est choisir de vivre avec des possessions matérielles basiques en se débarrassant du superflu et en limitant sa consommation aux objets nécessaires. Les personnes qui prennent la décision d’adopter le minimalisme dans leur vie quotidienne visent à simplifier et épurer leur environnement. Ils peuvent ainsi se contenter d’un bonheur plus accessible, moins relié à une quête effrénée d’achat et de possession.

Attention aux raccourcis ! Vivre en minimaliste, ce n’est pas se priver : la notion ne cache rien de négatif ni de moralisateur. Aucune quantité d’objets « tolérés » ou de vêtements « nécessaires » n’est fixée : si vous choisissez de devenir minimaliste, c’est vous et vous seul qui fixez vos limites et votre point de départ.

Alors, pourquoi faire un tel choix ? La réponse est simple : plus on revient aux bases, plus on se satisfait des petites choses – la COVID-19 et les confinements en sont la meilleure preuve – et plus on réalise que la vie a du sens bien au-delà des possessions matérielles. Des études scientifiques appuient cette théorie : « le matérialisme est associé à une baisse significative du bien-être »[1], tandis que le minimalisme apporterait une « myriade d’effets positifs sur le bien-être »[2]. En désengorgeant sa vie du trop-plein d’activités et de consommation, on remarque plus facilement les petits bonheurs du moment présent et on les vit plus intensément.

Par ailleurs, il existe un lien fort entre sa manière de consommer et son attitude face à l’environnement[3]. Les démarches associées au minimalisme – tri, consommation limitée, intérêt pour les objet de seconde-main – vont souvent de pair avec une conscience écologique accrue, et vice-versa.

Agir par domaine pour introduire le minimalisme dans sa vie

Vous êtes prêt à franchir le pas et à devenir minimaliste ? Il s’agit pour commencer de faire le tri chez soi afin de se débarrasser des objets inutiles pour repartir du bon pied. Le plus simple est de procéder par domaine.

1) Dans son dressing

On commence par tout sortir pour avoir les vêtements à portée de main et éventuellement pouvoir les essayer. La méthode habituelle consiste à se poser LA question centrale pour chaque objet : est-ce que ce vêtement/cet accessoire vous procure du bonheur ? Ne réfléchissez pas uniquement en termes d’utilité à cette étape, ce peut être également parce que telle pièce vous rappelle un bon souvenir.

À partir de là, on peut faire 3 piles : une pile pour les vêtements que l’on garde, une deuxième pour ceux que l’on apportera à une association ou autre, et la troisième pour ceux sur lesquels on hésite.

Vous pourrez revenir sur cette 3e pile un ou deux mois plus tard et te reposer la question.

Par la suite, appliquez ce questionnement lors de vos achats, pour limiter au maximum la consommation excessive d’articles qui ne vous serviront presque pas. Le plaisir sera doublement au rendez-vous quand vous craquerez sur un vêtement !

2) Dans sa déco et son intérieur

En ce qui concerne ton intérieur, le maître-mot pour le minimalisme est d’ÉPURER : on désencombre sa maison au maximum en ne gardant que des objets qui nous sont utiles, que l’on prend plaisir à regarder ou qui évoquent un souvenir particulier. Inutile de dire que les babioles posées au hasard sur un meuble et qui ne bougent que lors du ménage et du dépoussiérage peuvent être mises de côté !

Posez-vous la question pour chaque objet individuel afin de ne pas regretter d’avoir jeté quelque chose à quoi vous teniez : est-ce qu’il a une signification ? Est-ce qu’il m’apporte une émotion particulière (espoir, bonheur, gratitude…) ?

Côté cuisine, on veille à ne pas racheter de lots de vaisselle complets à chaque fois qu’une assiette est écaillée : il est facile de se faire plaisir avec de jolis objets pour la déco de table sans consommer de manière excessive.

3) Dans sa vie quotidienne

Oui, le minimalisme, ça ne se passe pas que dans les placards ! La démarche de désencombrement peut être associée à un questionnement global sur les excès, la conception de son espace personnel et de quoi/qui doit en faire partie pour plus de bonheur. Par ailleurs, vous pouvez aussi informer vos proches de votre envie de minimalisme : ils pourront ainsi par exemple vous offrir des cadeaux qui respectent ce mode de vie.

Nos astuces pour bien vivre la transition vers le minimalisme

Pour une consommation minimaliste en accord avec ses valeurs et son état d’esprit, il est important d’opérer une transition pour que le changement s’installe efficacement.

Nous vous conseillons de vous accorder une période d’essai lors de laquelle vous pouvez tester différentes combinaisons, créer des listes de désencombrement en vous laissant le temps de réflexion, et voir si vous pouvez ou non vous passer de tel ou tel objet. Il n’est pas obligatoire de tout emmener directement à la déchèterie ! Vous pouvez garder dans un carton ce sur quoi vous hésitez pour le moment. Il s’agit d’une sorte de rééducation à la consommation : en découvrant ce qui vous fait réellement plaisir, ce dont vous vous servez fréquemment ou non et ce dont vous pouvez vous passer, vous allez petit à petit réapprendre à savoir quand vous avez « assez » et que vous êtes satisfait(e).

N’oubliez pas : c’est votre mode de vie que vous façonnez, c’est à VOUS qu’il doit convenir et vous êtes au cœur de la réflexion, pas les autres. Ne laissez pas de place à la culpabilisation et la pression, gardez ce qui vous fait plaisir même si ça n’est pas « justifiable » aux yeux des autres. Les portes du minimalisme vous sont grandes ouvertes !

[1] Dittmar, H., Bond, R., Hurst, M., & Kasser, T. (2014). The relationship between materialism and personal well-being: A meta-analysis. Journal of Personality and Social Psychology, 107(5), 879–924. https://doi.org/10.1037/a0037409

[2] Lloyd, K., Pennington, W. Towards a Theory of Minimalism and Wellbeing. Int J Appl Posit Psychol 5, 121–136 (2020). https://doi.org/10.1007/s41042-020-00030-y

[3] Megan Hurst, Helga Dittmar, Rod Bond, Tim Kasser, The relationship between materialistic values and environmental attitudes and behaviors: A meta-analysis,

Journal of Environmental Psychology, https://doi.org/10.1016/j.jenvp.2013.09.003

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