Montée des eaux, quelles sont les prévisions pour 2050 ?

D’ici 2050, allons-nous réellement finir les pieds dans l’eau ? La fonte des glaciers et le réchauffement climatique s’installent dans le paysage des drames écologiques, et ils ont des répercussions impressionnantes sur la montée des eaux. Faut-il s’inquiéter du niveau de la mer qui augmente chaque année ? Quelles solutions sont mises en place ?
Différents scénarios concernant la montée de la mer
Ce qu’on observe aujourd’hui
L’une des conséquences les plus irrévocables du changement climatique ? La montée du niveau des eaux. On en parle de plus en plus, et pour cause ! Le niveau de la mer a augmenté de manière drastique sur les 100 dernières années, si l’on compare aux 6 000 ans précédents.
Les estimations ne sont pas vraiment rassurantes. D’ici la fin de ce siècle, la mer pourrait à nouveau s’élever de 1 à 7 mètres supplémentaires, selon les différents scénarios. Des centaines de millions de personnes pourraient donc voir leur vie bouleversée par ces changements.
De prime abord, si l’on pense aux littoraux, nous allons voir dans cet article que ce ne sont pas les seules zones qui connaîtront les conséquences de ce phénomène incontrôlable.
Les causes
Près de 40 % de cette élévation du niveau des eaux pourrait être directement imputable à l’activité humaine et au dérèglement climatique.
Trois facteurs principaux influent sur cette montée des eaux :
- la dilatation thermique, c’est-à-dire que le volume de l’eau augmente en se réchauffant ;
- la fonte des glaciers, directement liée au réchauffement climatique ;
- la disparition de calottes glaciaires, entre autres au Groenland et en Antarctique.
Les récents rapports du GIEC se font de plus en plus alarmants. C’est donc sur des bases solides de constats impressionnants que la France, mais aussi l’ensemble du globe, doit se préparer à cette catastrophe malheureusement impossible à éviter.
Les scénarios imaginés d’ici 2050 à 2100
Alors que la surveillance se multiplie et que les chiffres font bondir tous les scores, il reste difficile de dégager un scénario précis de ce qu’il se passera durant les prochaines années.
Certains se prononcent sur des probabilités envisageables facilement :
- en réduisant drastiquement les gaz à effet de serre, l’eau monterait d’environ 40 cm d’ici 2100 ;
- si les gaz à effet de serre sont réduits de manière moins drastique (scénario plus probable), l’eau monterait de 85 à 110 cm sur la même période.
Mais d’autres scénarios extrêmes sont possibles. Ils prennent en compte que le réchauffement climatique va encore s’intensifier et provoquer une fonte accélérée de l’Antarctique. Ils estiment donc une hausse du niveau de la mer de plus de 1 m d’ici 2100.

En 2050, globalement, les chercheurs de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) prévoient que le niveau monte d’environ 30 cm.
Les impacts de la montée des eaux
Sur les zones basses
L’une des conséquences majeures de la montée des eaux, c’est le risque de submersion des zones dites « basses ». Ces zones, proches de côtes, auront potentiellement les pieds de plus en plus fréquemment dans l’eau durant les prochaines années.
Si l’on prend toujours les scénarios les plus pessimistes, il se pourrait même que certaines zones disparaissent pour de bon sous l’eau, connaissant alors une submersion permanente. L’étude des données topographiques et de la montée des eaux permet de faire quelques estimations sur le rayonnement des zones touchées.
Une carte publiée par le Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM) met en évidence les zones exposées au risque de submersions fréquentes. Les simulations permettent de visualiser la montée des eaux en France.
Sur les littoraux
Selon le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema), 20 % des côtes françaises sont en recul. Les côtes sableuses le sont également, à hauteur d’environ 37 %.
Aujourd’hui, certains habitants français vivent déjà sous le niveau de la mer. Pour autant, ils sont actuellement protégés par des digues ou des cordons dunaires.
Le problème principal, c’est que l’érosion est très difficile à prévoir sur le long terme. Elle ne se fait pas de façon régulière. Par exemple, si l’on constate une réduction d’environ 1 à 3 m par an, il est tout à fait possible qu’une succession de tempêtes puisse faire rapidement augmenter ce chiffre jusqu’à 20 d’un seul coup.
Il en va de même pour les falaises, qui peuvent connaître des effondrements et s’éroder d’un seul coup de plusieurs dizaines de mètres.

Si certaines zones des cartes semblent ainsi s’émietter, d’autres plages et côtes connaissent au contraire un élargissement. Le paysage se modifie en fonction des intempéries et des phénomènes climatiques.
À l’intérieur des terres
D’autres changements sont à prévoir à l’intérieur des terres. Ils se feront peut-être moins visibles, mais seront pourtant bien présents et auront aussi des impacts forts sur l’équilibre naturel et le climat local.
Deux phénomènes majeurs sont redoutés :
- les intrusions salines, qui seront à l’origine d’un manque d’eau douce ;
- les remontées de nappes phréatiques.
Cela aura incontestablement des répercussions sur les rivières. Elles ne manqueront pas de déborder de plus en plus souvent. Des zones humides vont apparaître là où il faisait sec. Cette modification profonde ira de pair avec des risques pour la faune et la flore locales.
Les pistes de solutions pour lutter contre la montée des océans
Mieux vaut prévenir que guérir. C’est ce qui pousse les mairies et autorités locales à mettre à niveau les équipements côtiers.
Même si certains font la sourde oreille et se contentent de réensabler les plages, d’autres se préparent à devoir profondément revoir le paysage de leurs villes côtières.
Ainsi, certaines villes comme Le Havre montent des plans de prévention des risques littoraux (PPRL). Au Havre, ce plan aura mis presque 10 ans à se matérialiser, mais portera finalement ses fruits en 2022.
En se basant sur des scénarios réalistes, ce type de plan permet de se projeter sur des aménagements nécessaires pour lutter contre une montée des eaux plus ou moins importante.
Des mesures d’aides aux bâtiments exposés sont prises en parallèle, pour protéger la zone portuaire. Des résidences pour personnes âgées ou handicapées sont parfois délocalisées dans certaines villes, pour prévenir les risques. Ce fut le cas à Saint-Brevin-les-Pins pour le quartier de Mindin, par exemple.
Même si certaines des mesures prises semblent être en retard sur les événements et ne peuvent pas empêcher l’inéluctable, elles restent efficientes.
Pour aller encore plus loin, une absolue priorité doit garder le devant de la scène : la lutte contre le réchauffement climatique. Si ce combat ne peut empêcher réellement la montée des eaux, il est susceptible d’éviter les pires scénarios.
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