Le numérique est-il plus écologique que le papier ?

Faites-vous partie des personnes qui pensent qu’on lit moins à l’ère du numérique ? Cette idée reçue pourrait bien se révéler fausse. Certes, on lit sans doute moins de textes imprimés, toutefois l’utilisation quotidienne d’ordinateurs et de smartphones nous pousse à de nombreuses lectures en ligne. Articles de presse ou de blog, publications sur les réseaux sociaux… Notre quotidien est fait de lecture ! Certaines personnes iraient même jusqu’à dire qu’il vaut mieux lire sur une tablette plutôt que sur un livre imprimé. Qu’en est-il en réalité ? Le numérique est-il plus écologique que le papier ?
Quelles sont les émissions de gaz à effet de serre du numérique ?
Ce qui est certain, c’est que, au niveau mondial, le secteur du numérique est responsable d’environ 4 % de nos émissions de gaz à effet de serre (GES), dont 47 % sont dues aux équipements et 53 % aux data centers et infrastructures réseau.
Un simple email, avec un unique destinataire, génère ainsi entre 4 et 50 gCO2. Ajoute des destinataires supplémentaires et ce chiffre peut aller jusqu’à quadrupler ! Or, 80 % des emails ne sont jamais ouverts et chaque Français stocke entre 10 000 et 50 000 emails : bref, autant de consommation énergétique que l’on pourrait facilement éviter !
Quelles sont les émissions dues aux textes imprimés ?
En ce qui concerne la fabrication de papier et l’imprimerie, les émissions de GES sont principalement dues à l’exploitation des forêts et à la transformation du bois en pâte à papier. Ainsi, en fonction du mode d’exploitation et de production, l’impact écologique du papier peut fortement varier.
En France, le papier provient de bois européen, mais aussi de bois brésilien. Le procédé papetier nécessite quant à lui beaucoup d’eau et d’énergie. D’après l’ADEME, une tonne de pâte à papier vierge générerait 297 kgCO2. Difficile, toutefois, de comparer avec notre simple email qui, s’il était imprimé, ne nécessiterait bien évidemment pas une tonne de papier. De plus, le chiffre précédemment cité ne prend pas en compte l’impact écologique de l’encre.
Néanmoins, on voit bien que rien n’est simple, lorsqu’on parle d’écologie. Comparer l’impact du papier avec celui du numérique n’est pas si aisé. Pourquoi, dans ce cas, a-t-on tendance à penser que le digital est plus écologique ? Sans doute parce que la création de contenus numériques génère une pollution qui, contrairement à celle du papier, est principalement cachée…
Le numérique est-il plus écologique que le papier ? Réponse
Alors, doit-on prôner une politique du « zéro papier » et du « tout numérique » ?
Une analyse réalisée pour le compte de La Poste compare l’impact du numérique et du papier pour :
- une publicité ;
- un catalogue ;
- un prospectus ;
- la promotion d’une enseigne de distribution ;
- une facture d’électricité.
À la lecture des résultats, on se rend vite compte que le match est serré. Globalement, le papier semble être celui qui contribue le moins au changement climatique, néanmoins cela dépend de beaucoup de facteurs.
De plus, une enquête de l’ADEME réalisée en 2021 met en évidence que le télétravail :
- permet de réduire fortement la consommation d’encre et de papier ;
- augmente les échanges d’emails et les réunions par visioconférence.
Conclusion ? Un bilan environnemental positif, mais qui dépend de nombreux autres facteurs, tels que le transport. En effet, durant le confinement de mars à mai 2020, le télétravail a permis de diminuer de 30 % les impacts environnementaux liés aux trajets. Si vous souhaitez plus d’informations à ce sujet, notre article dédié devrait vous plaire.
Alors, finalement, quel est le meilleur choix pour la transition écologique ? Pas si simple de répondre à cette question. Quoi qu’il en soit, si vous devez imprimer, ne le faites que si nécessaire. De plus, paramétrez l’imprimante afin d’optimiser le papier comme l’encre.
L’ADEME recommande ainsi d’imprimer :
- 2 pages par face ;
- en noir et blanc ;
- recto-verso ;
- en utilisant du papier et de l’encre labellisés écologiques (l’Écolabel Européen, l’Écolabel Nordique, l’Ange Bleu ou FSC) ;
- et en évitant les documents gourmands en encre.
Le numérique est plus écologique que le papier : FAUX !
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