Pourquoi arrêter de fumer est un geste pour l’Environnement ?

Le tabac nuit gravement à la santé… mais aussi à la planète. Et cette réalité n’est pas seulement due aux émissions de fumée secondaire qui polluent l’atmosphère. En réalité, avant même qu’une cigarette ne soit allumée et consommée, tout le processus de fabrication préalable est source de pollution, de déforestation et plus encore. Sans parler des catastrophes qu’un mégot incandescent nonchalamment jeté dans la nature est susceptible de provoquer… Si vous songez à vous défaire de cette habitude, découvrez pourquoi arrêter de fumer est bon pour l’environnement en plus de préserver votre santé et celle de vos proches.
L’impact sur l’environnement du tabac commence dès la plantation
Moins médiatisé que l’impact du tabac sur la santé, l’impact du tabac sur la nature n’est pourtant pas sans conséquence. La confection d’une simple cigarette est coûteuse pour la planète. Arrêter de fumer sauve l’environnement. Plus précisément, pour une cartouche et demie non-consommée, un arbre est sauvé… entre autres choses.
Le tabac nécessite un usage massif de produit de synthèse
Lorsque les premiers colons britanniques arrivèrent sur le continent américain et établirent l’état de Virginie, la culture du tabac constituait leur unique source de revenu. La pénibilité de ce travail était insoutenable et l’activité peu rentable, au point où la pérennité de la colonie semblait compromise. La raison essentielle tient au fait que le tabac est une plante particulièrement fragile, vulnérable aux aléas des maladies, des invasions de nuisibles, des mauvaises herbes…
Aujourd’hui, à l’inverse, le tabac est une industrie génératrice d’un profit pharamineux. Et pour cause, nous avons depuis élaboré des produits phytosanitaires afin d’assurer la bonne croissance de cette plante. Des engrais, des pesticides, des désherbants… autant de produits de synthèse viennent protéger les plantations de tabac, qui par ailleurs sont bien plus gourmandes en potassium que le blé : une quantité 6 fois supérieure est nécessaire pour que le tabac grandisse correctement. Ainsi, il épuise rapidement les ressources organiques des sols, ce qui entraîne le besoin d’un surplus d’engrais…
En définitive, toute culture intensive pollue et appauvrit les sols à cause de l’usage de produits « phytosanitaires ». Mais il faut souligner que le tabac laisse les sols plus infertiles encore que les cultures de céréales ou de légumes. L’industrie du tabac a recours aux pesticides les plus puissants et les plus toxiques du marché parmi ceux qu’elle utilise. Arrêter de fumer, c’est préserver l’environnement et notamment ses sols.
La culture du tabac participe à la déforestation
Pour mettre sur pied une plantation de tabac, il est nécessaire de créer de l’espace… en d’autre termes, de défricher. Ainsi, des milliers d’arbres sont coupés chaque jour dans ce but en Chine, en Inde et au Brésil, les 3 plus grands cultivateurs de tabac. Le Brésil abrite 63 % de la forêt amazonienne, déjà victime d’une déforestation massive due à l’agriculture intensive, notamment la production de viande de bovine. Inutile de dire que ce pays n’a pas besoin d’une autre culture qui aggrave un problème déjà très pesant et largement connu.
Après usage, les terrains dédiés à la culture du tabac, détériorés par des « soins » à base de produits de synthèse doivent être remplacés… et on recommence à défricher continuellement. Comme si cela ne suffisait pas, on utilise également des terrains défrichés comme séchoirs pour les feuilles de tabac. On procède à un déboisage qui servira d’espace pour le séchage, et on consume le bois ainsi défriché pour allumer des feux qui serviront à sécher les feuilles. En sachant qu’il faut 8 kg de bois pour sécher 1 kg de tabac, le gaspillage de ressources naturelles est conséquent.
Un autre apport de bois est qui plus est nécessaire à la fabrication des feuilles de papier et de filtres. Chaque année, quelque 200 000 hectares de forêt primaire disparaissent pour la culture du tabac chaque année. Près de 5 % de la déforestation serait imputable à la cigarette. Et ce sont des milliers d’hectares de terres arables qui s’en vont en fumée.
Arrêter de fumer est bon pour l’environnement : préserver la qualité de l’air
Inhaler la fumée n’affecte pas seulement la santé du consommateur. Les implications cachées derrière chaque cigarette consommée s’étendent plus loin encore : la culture, la fabrication du tabac et les jets de mégots participent à la pollution de l’air.
Une bonne bouffée de dioxyde de carbone et de polonium
Consommer du tabac a un fort impact carbone. Du séchage des feuilles au conditionnement en usine jusqu’à l’acheminement vers les bureaux de tabac, le bilan est lourd. On estime que l’industrie du tabac émet 84 millions de tonnes de CO2 par année au niveau mondial.
Mais en termes de pollution de l’air, les dangers du tabac ne si limitent pas au dioxyde de carbone. Au cours de sa croissance, la plante de tabac absorbe des éléments délétères pour l’environnement : des produits radioactifs. C’est notamment le cas du polonium 210, substance hautement cancérigène et perturbateur endocrinien. La présence de cet « ingrédient » longtemps cachée par l’industrie du tabac avait provoqué un tollé en 2008 lorsque le voile a été levé dans le Journal of Public Health américain. Cet état de fait était déjà connu des cigarettiers depuis 1960.
D’autres éléments qui viennent s’ajouter à l’addition concernant l’impact environnemental du tabac. D’après une étude publiée par l’Imperial College de Londres, la fabrication d’une seule cigarette consomme 3,7 litres d’eau, 3,5 grammes de pétrole et émet 14 g de CO2 dans l’atmosphère.
Cigarette jetée, forêt embrasée !
Les fumeurs qui jettent nonchalamment leurs mégots par la fenêtre de leur voiture ou les lancent délibérément au milieu de la végétation pour s’en débarrasser ne mesurent pas la gravité de leur geste. Rien que dans le département du Gard, les jets de mégots auraient déclenché 300 incendies en 2019 ! Plus de 1000 hectares de forêts ont été brûlés cet été-là. Pas loin, en juillet 2021, un terre-plein d’autoroute s’est enflammé entre Narbonne et Carcassonne à cause d’un jet de mégot par une fenêtre de voiture.
Aidée par la sécheresse périodique des régions du Sud de la France, la forêt a vite fait de s’embraser au contact de ce simple embout resté incandescent. Sous l’effet de la chaleur, les plantes émettent des vapeurs combustibles. Un simple mégot fait étincelle, et la forêt s’enflamme. Si ce n’est le cas, ce geste de jeter un mégot dans la nature demeure un problème en termes de pollution de la terre et de pollution visuelle.
Les incendies de forêts dégagent des gaz à effet de serre : CO2, méthane et oxydes d’azote. Ce dernier est toxique pour l’humain, tout comme les particules fines de suie et des goudrons (par ailleurs également présents dans la cigarette à tabac).
Arrêter de fumer pour des raisons éthiques
Dernière raison d’arrêter de fumer hors problèmes de santé et environnementaux : l’exploitation des enfants. Si le tabac est cultivé majoritairement en Inde, en Chine et au Brésil, ce n’est pas seulement parce que les vastes forêts de ces pays offre d’excellents terrains à exploiter après déforestation. C’est aussi parce qu’il y est plus aisé de se dérober aux lois concernant la protection de l’environnement… et des travailleurs.
L’ONG Human Right Watch a relevé que des milliers d’enfants, dont certains âgés de 8 ans seulement, travaillaient dans les champs de tabac en Indonésie. Or, un quart du tabac indonésien est exporté et fournit les plus grandes marques occidentales… Les conditions de travail sont éreintantes et dangereuses. Certains de ces jeunes ouvrières et ouvriers se retrouvent en proie à des nausées, vomissements, maux de tête ou vertiges. Ils contractent la maladie du « tabac vert » en absorbant la nicotine par le peau à force de manipuler des feuilles de tabac humides à longueur de journée. Leur exposition continuelle aux nombreux pesticides utilisés dans la culture du tabac inquiète également les autorités sanitaires.
Aux États-Unis, de nombreux jeunes adolescents issus de l’immigration travaillent également dans les plantations de tabac. Ils passent entre 50 et 60 heures par semaine dans les champs durant les vacances scolaires pour aider financièrement leur famille en difficulté. Ils sont rémunérés à 7,25 $ de l’heure, revenu minimum du pays. Toutefois, il arrive que leur consommation d’eau sur place soit déduite de leur salaire. Au bout du compte, arrêter de fumer, c’est aussi participer à la lutte pour les droits humains !
Lorsque l’on arrête le tabac, on se sent revivre. Les débuts sont difficiles, cette habitude nous manque et pour des raisons complexes, on peut même souffrir de maux de gorge les premières semaines… Puis, passé un cap de quelques mois, on apprécie de retrouver un foyer sain, des vêtements propres, de bien meilleures performances sportives, de voir le porte-monnaie se regarnir, de s’affranchir d’un besoin superflu, de préserver la santé de sa famille, de ses animaux de compagnie…
Mais vous l’aurez compris, ce n’est pas seulement bénéfique pour soi et pour son entourage. Arrêter de fumer, c’est aussi pour le bien de l’environnement et même celui des enfants des pays défavorisés !
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