Produits alimentaires : Tour d’horizon des labels

Pas toujours facile de s’y retrouver entre les labels, les certifications, les agréments ou même les prix du jury. On pense souvent que tous se valent et qu’ils sont dans tous les cas gages de qualité. Tout n’est pourtant pas si simple. Car ne l’oublions pas : l’alimentation écoresponsable ou bio, c’est aussi de gros enjeux marketing. Comme pour tous les marchés d’avenir, chacun essaye de tirer son épingle du jeu, et il est donc important de savoir faire le tri entre les véritables labels, et les étiquettes qui affirment par exemple qu’« acheter ce produit, c’est aider la planète ». Il faut ici garder une certaine mesure : la seule chose qui aide la planète, c’est une consommation réfléchie et qui évite le plus possible les intermédiaires entre le producteur et le consommateur[1].
Heureusement tout de même pour les consommateurs, il existe des labels officiels et des écolabels attribués par des organismes indépendants selon des critères précis. Pour que tu puisses y voir plus clair en faisant tes courses, voici notre tour d’horizon des différents labels.
1. Qu’est-ce qu’un label ?
Comme dit précédemment, le mot « label » englobe plusieurs éléments différents. Si l’on s’en tient à la définition officielle du mot en France, le terme désigne une mention accordée par un organisme public pour reconnaître les qualités d’un produit, d’un lieu ou autre, selon un texte législatif. Ce cadre précis est en fait établi pour différencier ces labels officiels des mentions commerciales apposées sur les produits un peu librement. En France, il existe cinq labels officiels de qualité et d’origine concernant les produits alimentaires et agroalimentaires :
- l’appellation d’origine protégée AOP ;
- l’appellation géographique protégée (IGP) ;
- la spécialité traditionnelle garantie (STG) ;
- l’Agriculture Biologique, que nous évoquerons plus loin dans l’article ;
- le Label Rouge que nous connaissons bien et qui met en avant des produits répondant à des critères élevés de qualité et de production.
Ces labels officiels sont donc les seuls encadrés par une autorité publique. Mais tu le sais certainement, il existe aussi beaucoup d’autres labels de qualité, que l’on peut croiser au quotidien. Ces certifications et mentions sont en fait des labels privés, créés par des organismes qui souhaitent encadrer leurs produits en établissant des normes de fabrication et de qualité très précises. Cela peut être à l’initiative de syndicat professionnels, d’associations ou même d’entreprises. Ces labels sont délivrés par des jurys, des personnes qui rendent visite aux producteurs ou encore des panels de consommateurs. Ils ne sont donc pas officiels au sens propre du terme, mais ils ont du poids dans leur domaine, et notamment dans le monde de l’alimentation : ce sont des références auxquelles on peut souvent faire confiance.
Enfin, tu as certainement déjà vu passer le terme de label écologique. Ce terme regroupe en fait tous les labels de qualité, officiels ou non, qui répondent à des critères d’exigence et d’engagement particuliers en matière d’environnement. Les labels que l’on va te proposer ici font bien évidemment partie de ce groupe, puisqu’ils permettent aux consommateurs de faire des choix écoresponsables.
Les labels écologiques concernant l’alimentation
Les deux principaux labels écologiques, l’Écolabel européen et le label écologique de la marque NF Environnement, régulent de façon précise un large éventail de produits, mais ne concernent pas l’alimentation. Voici les labels et logos qui te permettront en revanche de faire tes courses alimentaires de façon écoresponsable :
- Le label bio de l’Union européenne et le label français Agriculture Biologique reconnaissent les produits issus d’une agriculture sans engrais et pesticides de synthèse. Parmi les promesses du label Agriculture Biologique, figure également l’assurance d’un niveau élevé de bien-être animal. Le Baromètre de consommation et de perception des produits biologiques en France[2] établi en 2019 par l’Agence BIO/Spirit Insight indique que 97 % des Français connaissent le logo AB ! Ces labels officiels ne peuvent être affichés que si le produit « contient au moins 95 % d’ingrédients d’origine agricole biologiques [3]».
- Le label Nature & Progrès est délivré par l’association du même nom, qui réunit des consommateurs et des agriculteurs. Le label peut être attribué à des produits issus de l’agriculture biologique, et répond à un cahier des charges plus exigeant que le label AB. Il interdit de nombreux produits chimiques et inclut également des garanties sociales.
- Le label Demeter, de la marque internationale Demeter, certifie des produits bio qui ont été cultivés sans engrais et produits chimiques, et/ou transformés sans additifs À la différence des précédents, ce label base son cahier des charges sur les principes de l’agriculture biodynamique. Celle-ci reprend les grandes lignes de l’agriculture biologique tout en incluant des notions ésotériques, qui font l’objet de quelques controverses.
- Le Marine Stewardship Council (en français « Conseil pour la bonne gestion des mers ») est un label qui garantit que des produits ont été pêchés de façon durable, en respectant l’écosystème marin. Délivré par une ONG, il aide aussi à promouvoir la pêche artisanale.
- Le label Fairtrade/Max Havelaar permet de repérer les produits issus du commerce équitable. Il soutient les agriculteurs de l’hémisphère sud qui utilisent des pratiques durables et offrent des conditions de travail décentes.
- Le label Biodyvin est attribué à des exploitations viticoles qui mettent en place des pratiques biodynamiques pour respecter l’équilibre naturel du raisin. Parce que consommer écoresponsable ne signifie pas se passer des petits plaisirs du quotidien !
Les labels écologiques concernant les déchets et emballages
La transition vers une alimentation écoresponsable passe aussi par une gestion adéquate des déchets et des emballages alimentaires. Il est donc primordial de connaître les labels qui donnent des indications dans ce domaine.
- L’Écolabel européen évoqué ci-dessus inclut dans son champ d’action les papiers et cartons qui ont été recyclés.
- Le label Emballage réutilisable peut être affiché sur les produits dont l’emballage[4] peut être réutilisé avec ou sans traitement, simplement après avoir été nettoyé, ou bien qui peut être composté. Il est principalement utilisé pour les bouteilles en verre ou en plastique, sous la forme de consignes. Il est facilement reconnaissable : il s’agit de deux flèches noir parallèles l’une à l’autre et pointant dans les directions oposées.
- Le label FSC (Forest Stewardship Council) indique que le papier ou le carton est fabriqué avec du bois provenant de forêts durablement gérées. Il prend notamment en compte les ressources forestières disponibles mais aussi les droits des peuples vivant dans des forêts exploitées.
La prudence est de mise
Nous vous l’avons dit dès le début de cette rubrique : en matière de labels et de certifications, les excès et les dérives sont nombreux. Il convient donc de faire toujours preuve de prudence et de se renseigner sur des « labels » qui peuvent apparaître un peu partout. Car non, afficher un logo dans des nuances vertes sur un emballage n’en fait pas un produit écoresponsable !
Il faut tout d’abord faire attention aux logos dit « de recyclage ». Le Point vert, le « Tidy Man » ou encore le ruban de Möbius ne garantissent pas qu’un produit est plus respectueux de l’environnement. Ce dernier signifie par exemple qu’un emballage est potentiellement recyclable, mais en aucun cas qu’il le sera forcément ! En ce qui concerne les déchets, outre les labels évoqués au-dessus, le plus important est de faire le plus possible de tri et d’éviter au maximum les emballages inutiles.
Dans le domaine de l’alimentation à proprement parler, méfiez-vous des labels qui sont en quelque sorte « auto-proclamés » par les marques. Parmi les plus répandus, les labels bio des marques de grande distribution. Bien entendu, ces mentions sont souvent synonymes d’engagements réels pour l’environnement, mais elles ne suivent aucun cahier des charges officiel qui permettrait de les valider.
On pourrait simplement vous conseiller de surveiller les labels, mais aussi d’être prudent et bien renseigné sur ceux qui existent. Près de 50 % des Français se fient aux labels de qualité[5] en faisant leurs courses, et ce n’est pas pour rien ! Ces derniers, quand ils sont correctement utilisés, permettent de nous guider dans le dédale de l’alimentation mondiale. On se rend d’autant plus compte ici de l’importance de privilégier le local : pas besoin de label, la traçabilité est bien plus simple car le produit va du producteur à l’assiette.
Nous vous avons présenté ici les labels qui comptent, pour que le schéma existant soit plus simple dans votre esprit. Si vous voulez trouver plus de détails sur des produits hors-alimentation, n’hésitez pas à aller sur le site de l’ADEME[6], l’Agence de la transition écologique (ADEME), qui dépend du ministère de la Transition Écologique. Celle-ci a passé à la loupe des labels et en a recommandé certains qui favorisent la transition écoresponsable. Vous retrouverez ceux que nous avons cités, mais aussi bien d’autres certifications dans des domaines aussi variés que le bricolage, le mobilier ou les jouets.
[1] On peut ici renvoyer de nouveau au rapport de The Lancet : https://eatforum.org/content/uploads/2019/01/Report_Summary_French.pdf
[2] https://www.agencebio.org/wp-content/uploads/2019/02/AgenceBio-DossierdePresse-Barometre2019.pdf
[3] https://www.inao.gouv.fr/fichier/AB-GUIDE-ETIQUETAGE-RCE-BIO.pdf+&cd=1&hl=fr&ct=clnk&gl=fr
[4] https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=LEGISSUM%3Al21207
[5] https://www.ipsos.com/fr-fr/alimentation-durable-les-francais-de-plus-en-plus-attentifs-ce-quils-mangent
[6] https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/labels-environnementaux#labelsrow-3
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