Qu’est-ce qu’un Habitat Bioclimatique ?

Face à l’urgence climatique, nous sommes nombreux à avoir entrepris des actions au quotidien. Nous réduisons nos déchets, nous choisissons une alimentation végétarienne, voire végétalienne, ou nous prenons le train plutôt que l’avion… Autant d’actions qui visent à atteindre un impact écologique minimal. Mais qu’en est-il de nos maisons ? L’habitat bioclimatique propose une alternative écologique, saine et durable face aux enjeux environnementaux actuels. Qu’est-ce qu’un habitat bioclimatique ? 

L’habitat bioclimatique : définition

Un habitat bioclimatique, c’est une construction qui s’intègre à son environnement et se sert de celui-ci pour produire son énergie. C’est une maison écologique qui tente d’avoir le moins d’impact environnemental possible, aussi bien dans sa construction que dans son usage quotidien ou dans le futur. Si la construction d’une maison bioclimatique peut être plus chère qu’une maison conventionnelle, elle est rentabilisée sur le long terme. L’enjeu de l’habitat écologique n’est pas tout jeune, mais ses problématiques sont très actuelles. Nos ressources sont finies, la biodiversité est en danger. Comment intégrer l’habitat dans un environnement sans le détruire ou l’abîmer durablement ?

Là où les constructions conventionnelles trouvent leurs limites, les habitats alternatifs séduisent de plus en plus. On pense bien sûr aux Earthships, ces maisons semi-enterrées, dont on doit le concept à Michael Reynolds. Il construit le premier Earthship en 1972. Les Tiny Houses sont également très populaires : elles lient minimalisme et faible impact environnemental. En France, un premier village de Tiny Houses a vu le jour en 2019 à Rézé, en Loire-Atlantique. Pourquoi faire le choix de ces habitats écologiques ? Plusieurs réponses reviennent fréquemment : une volonté de simplicité, d’être plus proche de la nature sans l’impacter et l’envie d’être « off-grid », soit hors des sentiers battus, et plus autonome.

Un projet réfléchi dès sa conception pour un bilan environnemental réduit

L’habitat bioclimatique prône dans sa philosophie cette autonomie énergétique. C’est tout l’enjeu : produire son énergie en utilisant ce qu’offre son environnement. Pour s’assurer que le projet sera bien bioclimatique, on prend le temps d’analyser chaque étape de celui-ci. Cela comprend :

  • sa conception ;
  • sa construction ;
  • son usage au quotidien ;
  • son futur.

Des bureaux d’études se spécialisent aujourd’hui dans ce type de projet immobilier. Ils peuvent accompagner les porteurs de ces projets pour concevoir avec eux leur propriété idéale. L’architecture bioclimatique analyse les enjeux environnementaux du lieu potentiel d’implantation de l’habitation, les besoins des futurs habitants et les ressources disponibles. Cette analyse permet de proposer un projet en adéquation avec les aspirations et nécessités des habitants, tout en prenant soin du lieu où ils aménageront leur maison.

Si les chantiers participatifs fleurissent pour ce type de projets de vie, il n’en reste pas moins nécessaire de s’entourer de professionnels. Vous pourrez les délester de tâches secondaires pour qu’ils se concentrent sur le gros œuvre. Le chantier se veut également le moins impactant possible pour l’environnement. On utilisera des matériaux sains qui permettent une bonne inertie thermique. On pourra également se tourner vers le recyclage des matériaux qui auraient été déclassés, mais qui sont finalement tout à fait utilisables. Au quotidien, c’est la consommation énergétique qui importe.

Un habitat bioclimatique correctement réalisé est une maison passive : peu de consommation énergétique, d’ailleurs compensée par le soleil et la chaleur émise à l’intérieur par la vie qui s’y déroule. Si vous avez pris le temps d’analyser vos besoins énergétiques et les ressources qu’offre le terrain, alors vous pourrez profiter d’une belle économie énergétique et financière au quotidien. Le confort de vie sera optimal été comme hiver. En termes d’énergies renouvelables, l’installation de panneaux solaires ou d’éoliennes garantit une autonomie en électricité. Ce genre de maison écologique, de par sa nature autonome, est rentable. Si vous pensez à la revente, gageons qu’elle trouvera preneur. Son faible impact environnemental, par le choix de matériaux à l’empreinte écologique basse, est avéré sur le court et le long terme. Bien sûr, cela requiert de suivre les principes de ce type d’éco-construction.

Les 4 principes d’un habitat bioclimatique

Séduit par l’architecture bioclimatique ? Que vous projetiez une construction ou une rénovation d’une maison bioclimatique, celle-ci devra suivre ces 4 principes.

1. L’orientation

L’orientation de l’habitat bioclimatique est sans conteste la décision la plus stratégique du projet. Connaître la course du soleil permet de construire votre maison écologique pour qu’elle profite de sa lumière du petit matin jusqu’au soir. Dans nos latitudes, c’est l’exposition sud, sud-est qui est la plus indiquée. Une bonne exposition permet une économie d’énergie certaine. L’installation de baies vitrées sur l’ensemble de la façade exposée au soleil permet, bien sûr, d’éclairer naturellement votre demeure mais aussi de capter la chaleur. L’éclairage artificiel sera bien moins nécessaire. Enfin, bien conçue, la maison accumule l’énergie solaire et restitue la chaleur au moment opportun dans tous les espaces.

Une véritable autonomie énergétique grâce au chauffage solaire, précieuse aujourd’hui, alors que les factures d’énergie ne cessent de grimper. Mais l’intérêt n’est pas qu’économique. Cette façade baignée de lumière est un élément important de votre bien-être. Profiter de la lumière du soleil à belle année est un luxe incroyable. Dites adieu à la dépression saisonnière. L’exposition judicieusement choisie, et les baies vitrées de votre façade, vous permettront de contempler le spectacle des levers et couchers du soleil, même en automne et en hiver. On sait qu’être exposé à sa lumière est primordial pour le moral. Vivre au rythme du soleil permet aussi de réguler son horloge interne : parfait pour ceux qui souhaitent vivre au contact de la nature.

2. L’isolation

L’hiver dans un habitat bioclimatique doit être rude ? Une idée reçue ! On l’a vu : une exposition bien pensée, c’est une partie déjà bien importante de votre autonomie énergétique et, par ricochet, de votre autonomie en chauffage. La deuxième partie, c’est l’isolation. Celle-ci devra répondre à la Réglementation Thermique 2012 (RT 2012), qui définit, entre autres, une exigence d’efficacité énergétique minimale du bâti. Une bonne isolation, c’est un choix de matériaux avisé et l’utilisation de concepts simples et éprouvés. Inspirées des Earthships, les maisons bioclimatiques sont semi-enterrées : leur façade nord, qui ne capte pas de lumière, est souvent borgne ou a de très petites ouvertures. La butte de terre accolée à cette façade prévient des déperditions de températures.

En hiver, elle conserve la chaleur… En été, elle rafraîchit la maison. Un système de ventilation y est intégré faisant circuler l’air et régulant la température. Toujours dans l’idée d’avoir le moins d’impact possible sur l’environnement, on utilisera des matériaux propres et sains. Les constructions conventionnelles sont souvent porteuses de nombreux polluants comme les COV, ou « Composés Organiques Volatiles » de leur petit nom. L’architecture bioclimatique opte pour des matériaux sains pour ses habitants et l’environnement : du bois local, de l’isolant en ouate de cellulose, du chanvre ou encore du béton cellulaire. L’inertie thermique des matériaux choisie détermine le confort de vie de la maison : une bonne température, ni trop d’humidité ni trop peu…

À titre d’exemple, des murs en briques épaisses offrent une température idéale en toutes saisons, en réduisant les ponts thermiques. Une isolation performante, ce n’est pas seulement se prémunir du froid de l’hiver. La butte de terre protège des fortes chaleurs en refroidissant la maison. De plus, la construction d’une casquette sur la façade exposée est également à prendre en compte. Construite au bon angle et emplacement, on continue à profiter de la lumière naturelle sans être étouffé par la chaleur. Pour l’installer à l’endroit le plus adapté, connaître la course du soleil est indispensable, une fois de plus. La maison bioclimatique vit avec son environnement, rappelez-vous. En été, le soleil est haut. En hiver, il est bas. Votre habitat écologique doit le prendre en compte.

3. Les volumes

L’habitat bioclimatique se distingue par des volumes ramassés. On évitera de les disperser ou de construire des couloirs. On favorise des maisons compactes. Amoureux des beaux volumes, rassurez-vous. Nous sommes tout de même loin de la Tiny House. Simplement, il faut penser l’agencement des volumes pour éviter une déperdition de chaleur par les murs. La compacité d’un bâtiment est le rapport entre son volume chauffé et sa surface de déperdition, c’est-à-dire l’enveloppe extérieure du bâtiment. Plus il y aura de variations de forme complexes, moins le bâtiment sera compact. Cela n’a donc rien à voir avec le nombre de mètres carrés, mais bien avec l’agencement des volumes.

Une maison passive aura un nombre de murs extérieurs réduits, c’est pourquoi on trouve souvent des formes cubiques ou rectangulaires. Une bonne compacité intervient dans les performances énergétiques : pas de coûts supplémentaires au quotidien, mais une conception intelligente dès le départ. En plus d’être une maison écologique, c’est donc aussi une maison économique.

4. L’emplacement

Avez-vous réfléchi à l’emplacement de votre maison bioclimatique ? La région et l’environnement que vous choisirez influencera votre confort quotidien, mais aussi, et surtout, le type de ressources à votre disposition. Il faut bien sûr penser au climat. Toutes les régions de France ne se ressemblent pas. Une maison bioclimatique dans le Nord ne connaît pas les mêmes contraintes qu’une en Pyrénées-Orientales. Définissez vos critères : comme le taux d’ensoleillement, la pluviométrie annuelle… Votre éco-construction s’intègre à l’environnement du terrain, pas l’inverse. On compose avec les contraintes et bonnes surprises de celui-ci. La végétation présente vous protège des vents dominants. Si nécessaire, on aménagera l’extérieur avec des plantes, arbres et arbustes adaptés à l’environnement.

Pour faire un pas de plus vers votre autonomie énergétique, vous pourrez aménager plusieurs solutions d’énergies renouvelables :

  • un dispositif de récupération d’eau de pluie pour arroser votre potager en permaculture ;
  • des panneaux photovoltaïques pour produire votre énergie électrique grâce à l’énergie solaire ;
  • pourquoi pas un moulin à eau, si vous êtes près d’un cours d’eau (et selon les réglementations en vigueur) ?

Pour aller plus loin dans votre démarche, rappelons que l’emplacement du terrain peut avoir un impact écologique fort. En effet, si vous vous trouvez extrêmement isolé et que cela occasionne l’utilisation quotidienne d’une voiture, l’impact environnemental de votre habitat augmente inévitablement. Enfin, la maison bioclimatique est une maison qui place le bien-être au cœur de ses préoccupations :

  • des matériaux de construction sains pour ses habitants ;
  • une lumière naturelle constante vitale pour le moral ;
  • une vie plus ancrée dans la nature et son rythme.

Quel plaisir de profiter d’une vue dégagée sur la nature par vos baies vitrées ! Une vue dont vous profitez de chaque pièce. Tous les espaces sont agencés pour profiter d’une lumière et d’un confort de température constants. La nature apaise, et elle est sur le pas de votre porte. Votre habitat ne la détruit pas. Pour poursuivre dans votre démarche écologique, prêtez attention au mobilier : des matières nobles et brutes seront plus saines, bien que plus chères. Véritable projet de vie, ces demeures écologiques et économiques ancrent leurs habitants dans un environnement dont ils prennent soin. L’habitat bioclimatique est une alternative de construction ou de rénovation durable et écologique pour ceux qui ont à cœur les enjeux environnementaux de notre planète.

Sources :

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