Les Récifs Coralliens : Victimes du Réchauffement Climatique

Après des milliers d’années d’existence, les coraux sont aujourd’hui menacés de disparition. Ces merveilles de la nature subissent diverses pressions qui nuisent à leur intégrité. La survie des récifs coralliens et le réchauffement climatique sont tout simplement incompatibles. Une hausse des températures de +2 °C serait déjà plus qu’ils ne peuvent supporter, d’après les scientifiques.

L’hécatombe des récifs corallien : le réchauffement climatique principal responsable

Cette disparition fulgurante est liée à différentes causes. Cependant, les récifs coralliens se meurent surtout à cause de réchauffement climatique. Une étude menée pour l’UNESCO alerte sur le fait qu’ils pourraient totalement disparaître d’ici 2100 si rien n’est fait.

Comment vivent les coraux ?

Le débat sur la nature du corail a duré jusqu’au XVIIIe siècle. Était-il végétal ou minéral ? Contrairement à ce que laisse croire leur apparence, les coraux ne sont pas des plantes ou des pierres, mais des animaux marins. Cette espèce s’est adaptée pour vivre dans des zones où la nourriture est peu abondante. On distingue différents types de coraux : le corail de faible profondeur et le corail des grandes profondeurs.

Le corail des faibles profondeurs

Il vit à moins de 30 mètres sous l’eau et ne peut survivre seul : il est en symbiose avec une algue, le zooxanthelle. Cette algue, en tant qu’organisme végétal, vit de la photosynthèse. Elle transforme le CO2 en oxygène, qu’elle fournit au corail pour lui permettre de respirer. Le corail, en tant qu’animal, inspire de l’oxygène et expire du dioxyde de carbone. L’algue vit à l’intérieur du corail, et tout deux produisent des déchets qui servent de nourriture à l’autre. En somme, un système parfaitement complémentaire !

Le corail des grandes profondeurs

Cette espèce étonnante qu’est le corail est pourvue de petites tentacules. Dans le cas de l’espèce vivant en eaux peu profondes, la quasi-totalité de sa nourriture lui est fournie par l’algue. Pour le reste, il chasse au moyen de ses tentacules. Les coraux des grandes profondeurs (jusqu’à plus de 400 mètres), à l’inverse, sont autonomes. Ils vivent exclusivement de la chasse, la photosynthèse étant impossible dans leur habitat.

Le corail des moyennes profondeurs

Une espèce intermédiaire, qui habite les moyennes profondeurs (172 mètres environ), fait l’objet d’une étude du CNRS en ce moment. Celle-ci s’associe avec une espèce d’algue différente des zooxanthelles pour pallier la faible luminosité des moyennes profondeurs subaquatiques, qui rend la photosynthèse difficile. Ces algues se présentent sous la forme de filaments qui s’insinuent dans le squelette du corail.

L’espèce menacée par le réchauffement climatique est la première, le corail qui peuple les zones peu profondes et qui forme les fameux récifs coralliens.

L’impact du réchauffement climatique sur les coraux

Pourquoi les coraux meurent-ils ? Les récifs coralliens dépendent des algues zooxanthelles pour vivre… Or, exposés à un stress lié au changement, les coraux expulsent ces algues qui les habitent. C’est là que se produit un phénomène de blanchissement : la couleur rouge qui teinte le corail est due à la présence des zooxanthelles, il pâlit donc en leur absence. La mort du corail n’est pas instantanée en cas d’éviction de l’algue, mais si les conditions environnantes ne s’améliorent pas, cette dernière ne regagne pas son hôte, qui finit par se mourir. C’est la faim combinée à une résistance amoindrie aux maladies qui cause progressivement sa perte. D’après une étude publiée sur le journal Nature Climate Change en 2012, limiter la hausse des températures à +2 °C serait insuffisant pour sauver les récifs coralliens. Un plafonnement à 1,2 °C serait nécessaire.

En plus du changement climatique, d’autres facteurs peuvent causer l’expulsion des algues : l’acidification des océans, la pollution, l’excès de soleil, la marée basse… En termes de pollution, l’une des plus grandes coupables qui vient s’ajouter à la longue liste de menaces pour les coraux est la crème solaire.

Pourquoi faut-il sauver les récifs coralliens ? Est-ce possible ?

Le déclin des récifs coralliens inquiète les scientifiques pour de multiples raisons. Certains ont trouvé des pistes pour tenter de les sauvegarder. Mais celles-ci sauraient-elles suffire ?

La disparition de coraux : quelles conséquences ?

La disparition des coraux entraînerait des conséquences dramatiques pour les formidables écosystèmes qu’ils abritent. Véritables « bâtisseurs » des océans, ils forment des récifs incroyables peuplés par une faune et une flore luxuriante. Toutes ces espèces animales et végétales ne pourraient survivre sans les récifs coralliens qui constituent leur habitat. La plus grande barrière de corail au monde, la fameuse « Grande barrière de corail », est situé au large des côtes australiennes. Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1981, elle renferme plus de 1500 espèces de poissons et 4000 espèces de mollusques sur ses 348 000 m². Cette merveille unique au monde est aujourd’hui mise en péril… Et son cas est loin d’être isolé. Tous les récifs sont concernés aujourd’hui.

De plus, de nombreuses populations humaines feraient elles aussi les frais de la disparition des coraux. Environ 500 millions de personnes en dépendent pour leur survie notamment en raison de la pêche et du tourisme qu’ils leur assurent.

Une espèce résiliente, mais…

Les coraux sont-ils si fragiles qu’il n’y paraît ? Un effet de résilience a été observé par le biologiste marin Peter Edmunds chez le récif de corail de Moorea au large de la Polynésie française. Les coraux sont parvenus à survivre au réchauffement passager, le El Niño de l’an 2016, qui ne leur a pas causé le degré de blanchiment que l’on attendait. Ceux-ci ont réussi à développer un système de défense étonnant. Le scientifique attribue cette réaction aux cyclones et invasions d’étoiles de mer piquantes que la barrière de Moorea a subis par le passé. En somme, un phénomène analogue au renforcement du système immunitaire. Il voit en cet exemple un espoir pour développer la résilience des coraux à l’échelle mondiale.

Par ailleurs, l’étude actuellement menée par le CNRS sur les coraux de moyennes profondeurs (citée plus haut) laisse espérer une possible exploitation des algues particulières de ces coraux pour sauver leurs cousins des faibles profondeurs. D’autres organismes envisagent de protéger les récifs coralliens en les refroidissant par intervention humaine. Un épandage de carbonate de calcium, un déversement d’eau de mer pour réfléchir les rayons du soleil…

Malgré tout, il est facile d’imaginer le travail colossal que représenterait la mise en place de ces solutions. Sans parler du budget qu’il serait nécessaire de déployer… La véritable solution, comme de juste, est encore et toujours de mettre un frein au réchauffement climatique.

Du reste, il ne faut pas oublier les coraux des grandes profondeurs. Certes, ils ne semblent pas menacés par le réchauffement climatiques en raison de leur absence d’algues symbiotiques. Toutefois, ils sont concernés par une autre menace de grande envergure qui pèse sur la planète : ils sont victimes du plastiques dans les océans.

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