Télétravail : Quel impact pour l’Environnement ?

L’Observatoire du télétravail a été créé pour combler un besoin en France : celui de disposer d’outils de mesure plus fiables pour déterminer le pourcentage de télétravailleurs dans l’Hexagone. En effet, les chiffres dont nous disposons actuellement sont peu fiables, variant entre 8 et 17,7 % selon les sources.
La France : le mauvais élève européen du télétravail
Une chose est certaine, la pandémie de Covid-19 a nettement boosté, par la force des choses, une tendance à la hausse. Celle-ci maintient néanmoins la France dans les derniers de cordée en Europe quant au télétravail. La moyenne du taux de télétravail, à l’échelle européenne, est d’environ 20 %. Elle va jusqu’à 30, voire 35 % dans les pays du nord de l’Europe, toujours selon l’Observatoire du télétravail. L’objectif de ce dernier étant de contribuer à hausser le taux de travail à distance en France.
Une réelle popularisation du télétravail en France
Nous assistons cependant à une démocratisation du télétravail depuis l’encadrement du travail à distance il y a trois ans. En effet, l’ordonnance dite « Macron » du 24 septembre 2017 assouplit le régime juridique du télétravail afin de contribuer à son développement. Le télétravail peut être encadré, ou pas, par un accord ou par une charte. Dans le premier cas, selon le site du ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion : « À travers un dialogue social performant, le télétravail peut être encadré dans l’entreprise par un accord collectif ou une charte. Cet accord peut déterminer notamment les enjeux suivants :
- Définir les objectifs sociaux et organisationnels de la mise en œuvre du télétravail dans l’entreprise, dans une approche individuelle et collective.
- Définir les activités éligibles au télétravail et les impacts sur les emplois recouvrant ces activités,
- Editer un guide d’usages pour les salarié(e)s bénéficiaires de la modalité de télétravail,
- Construire les indicateurs de suivis et d’impacts du télétravail sur l’activité de l’entreprise et la santé des salarié(e)s. »
Dans le second cas de figure, le gouvernement précise les points suivants :
- « En l’absence de charte ou accord au sein de l’entreprise, le télétravail peut être mis en œuvre par simple accord entre employeur et salarié.
- Le télétravail peut être demandé par tous les salariés et par tout moyen (e-mail, demande orale…).
- Aucun délai de prévenance n’est nécessaire. Mais il est préférable d’anticiper pour bien organiser le travail.
- L’employeur peut refuser la demande du salarié, mais il doit motiver sa réponse (tâches non compatibles…)
- Le télétravail peut avoir lieu au domicile ou en dehors du domicile, sauf si la charte ou l’accord prévoient le contraire. »
Télétravail : qu’en dit la pandémie ?
Ajoutons que l’employeur peut imposer le télétravail à son salarié en situation épidémique, selon L’article L. 1222-11 du Code du travail. De même, l’employeur peut également refuser le télétravail à un salarié, si les conditions sanitaires sont compatibles avec le travail en présentiel, par exemple. Il est toutefois dans l’obligation de motiver son refus. Le gouvernement précise que « Depuis le 17 mars et jusqu’à nouvel ordre, le télétravail doit être systématiquement privilégié. L’employeur doit donc démontrer que la présence sur le lieu de travail est indispensable au fonctionnement de l’activité ». L’employé n’a cependant pas la possibilité de choisir ses jours télétravaillés. Cepandent, la quotité de travail pouvant être effectué à distance fait l’objet d’un dialogue entre ce dernier et son employeur, qui prend la décision.
Enfin, il est à noter que l’employé en télétravail est tenu de respecter les horaires fixés par son employeur et a – heureusement ! – droit à des temps de repos et des moments de déconnexion.
Réunionite : combattre le virus par le virus
Le virus … des réunions numériques, aussi connu sous le nom de « réunionite ». Car l’explosion du télétravail pour cause de Covid a entraîné une prolifération de réunions en ligne au sein des entreprises de toutes tailles, des start-ups aux multinationales. « Restez chez vous ! » L’ordonnance Macron et la crise pandémique se conjuguent pour enjoindre les Français à plus de télétravail, ce mode d’organisation du travail devenant un droit du travailleur. Ce dernier est donc souvent amené à participer à des réunions en ligne pour réduire la distance qui le sépare de son patron et/ou ses collaborateurs.
L’immobilier : un secteur qui a su s’adapter au numérique
Le secteur de l’immobilier se révèle un exemple dans le passage au tout numérique pour cause de pandémie. Alors que les consommateurs tenaient fermement à visiter physiquement les biens à vendre ou à louer, s’agissant d’un achat des plus importants, ces derniers se sont bien adaptés à la situation exceptionnelle d’une période de plusieurs mois où les visites étaient strictement virtuelles, les rendez-vous par écrans interposés et les signatures électroniques. Des promesses d’achat ont ainsi été signées, pendant le confinement. Ces promesses d’achats sont survenues après une visite virtuelle du bien, mais également avec la possibilité d’une visite physique après le confinement, et avant le compromis de vente définitif. De nouvelles règles liées au compromis de vente ont vu le jour afin que ces mesures soient en conformité avec la loi, protégeant le vendeur et l’acquéreur. L’autorisation de la signature électronique de l’acte notarié, lui aussi digital, en est un exemple.
Écoresponsable, le télétravail ?
Il va sans dire que l’épidémie de Covid-19 en France nous mène vers plus de télétravail et moins de déplacements. Ceci ne peut qu’être favorable à l’environnement, notamment grâce à la réduction des gaz à effet de serre venant des voitures. Mais nombre de travailleurs ont dû s’équiper vitesse grand V de tablettes, d’ordinateurs portables et autres micros afin de pouvoir enseigner ou « réunionner » de leur domicile. Cette nécessité, qui plus est dans des délais très courts, a pu entraîner les Français à consommer des produits neufs. En effet, les plateformes de mise en relation de particulier à particulier ne peuvent fonctionner normalement pendant le confinement et encore à l’heure actuelle, où les gens continuent de réduire leurs déplacements, par prudence et civisme.
Reste les produits usagés, reconditionnés par des professionnels. Toutefois, ce marché est émergent et la confiance d’une majorité de consommateurs n’est donc pas encore au rendez-vous. Entre moins de voitures sur les routes et plus de consommation de produits électroniques à obsolescence programmée, la verte plus-value du télétravail n’est pas démontrée.
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