Temps de dégradation des déchets : faisons le point

À ces gens qui jettent leurs déchets dans la nature… En plus de causer une pollution visuelle insupportable, leurs gestes négligents coûtent cher à l’environnement. Mettons les points sur les I en voyant un peu quel est le temps de dégradation des déchets selon leur catégorie. En y regardant de près, cela prête à réfléchir avant de jeter nonchalamment son mégot de cigarette par la fenêtre… Sans parler de la menace insidieuse qu’est la durée de vie des déchets nucléaires. Parlons-en !

Quel est le temps de dégradation des déchets dans le sol ?

D’après le site Planétoscope, 81 000 tonnes de déchets sont déversés dans la nature chaque année rien qu’en France. Le temps de dégradation des déchets n’est jamais anodin, mais il varie en tout cas énormément d’une matière à l’autre. Cela peut aller de quelques semaines à des milliers d’années !

En tête, c’est le plastique qui met le plus de temps à se décomposer. Et dans le monde entier, 20 000 tonnes de cette matière atterriraient dans les océans chaque année.

Les déchets biodégradables

Les déchets biodégradables sont des matières organiques, peu transformées, voire pas du tout. La durée de vie de ces déchets dans la nature est la plus courte, car la terre en reconnaît une partie et est capable de les assimiler mieux que les matières plastiques, par exemple :

  • papier toilette : 2 à 4 semaines ;
  • mouchoir en papier : 3 mois ;
  • trognon de pomme : 1 à 5 mois ;
  • pelure de fruit : 3 à 6 mois ;
  • ticket de métro : 1 an ;
  • gant ou chaussette en laine : 1 an.

Si cela peut paraître court, il ne faut pas pour autant oublier l’impact écologique des deux premiers ou des deux derniers, qui ne se sont pas à 100 % organiques. Les papiers hygiéniques divers ne sont pas seulement composés de papier et d’ouate. Ils sont généralement gorgés d’agents de texture, de parfums, de colorants ou de chlore. Des substances pas vraiment bénéfiques pour les sols…

Il en va de même pour les vêtements. Même ceux qui ne comportent pas de fibres synthétiques sont teints par des processus chimiques.

Le verre est celui qui résiste le plus à l’usure du temps avec ses 4 000 ans d’espérance de vie dans la nature. Il est, à la base, composé de sable, mais il est hélas fréquent de nos jours qu’il subisse lui aussi des traitements chimiques, comme des colorations notamment.

Le temps de décomposition des objets jetables courants

Tous les accessoires jetables ne se valent pas non plus en termes de temps de dégradation. Toutefois, on peut constater que leur durée de vie dans la nature est en moyenne plus longue que celle des déchets plus organiques :

  • mégot de cigarette : 1 à 5 ans ;
  • papier de bonbon : 5 ans ;
  • chewing-gum : 5 ans ;
  • boîte de conserve : 50 ans ;
  • canette (acier ou aluminium) : 100 ans.

Les déchets plastiques sont les plus longs à se décomposer

Sans surprises, les records sont détenus par les matières plastiques, le plus grand fléau qui figure parmi les problèmes liés aux déchets jetés dans la nature ou incinérés. Voici les chiffres concernant les objets jetables à base de plastique :

  • sac plastique : 450 ans ;
  • serviette ou tampon hygiénique : 400 à 450 ans ;
  • filet de pêche : 600 ans ;
  • polystyrène expansé : 1 000 ans.

Et la dégradation des déchets océaniques ?

La durée de vie des déchets plastiques dans la nature est globalement importante. Mais plus inquiétante encore est celle de leur durée de vie dans les océans. En effet, on ignore encore quel est le temps nécessaire à la dégradation complète de cette matière dans les eaux. Certaines études se sont penchées sur le processus de décomposition du plastique dans les océans, par les bactéries notamment. Cependant, il est difficile d’établir des estimations fiables. Le plastique n’étant apparu dans nos vies qu’environ 70 ans en arrière, le recul est encore insuffisant.

Si leur niveau de toxicité demeure encore incertain, on sait en tout cas que les plastiques présents dans les océans représentent une menace pour les animaux marins qui les prennent pour des proies. Ils ingèrent ainsi des éléments indigestes qui bouchent leurs voies digestives ou respiratoires. En outre, les fragments de plastique sont également porteurs d’importantes colonies de bactéries qui pourraient nuire aux écosystèmes. Le CNRS en parlait récemment dans cet article.

Les déchets nucléaires : la menace silencieuse

En France, plus de 75 % de l’énergie est d’origine nucléaire. Une fois l’énergie nucléaire utilisée, on se débarrasse des déchets en les enfermant dans des contenants. En France, les plus importants sites de stockage sont situés dans les départements de l’Aube (Soulaines et Morvilliers), du Gard (Marcoule) et de la Manche (cap de la Hague). L’idée consiste à les confiner en lieu sûr jusqu’à ce qu’ils perdent leur nocivité.

Les déchets dits de faible à moyenne activité à vie courte (FMA-VC) sont enfermés dans des fûts de béton, empilés les uns sur les autres, sur lesquels ont fait couler du béton, le tout encore recouvert d’une chape de béton. Leur durée de vie s’élève à environ 30 ans.

Les déchets dits de haute activité et à vie longue (HA-VL), quant à eux, conserveraient leur dangerosité pendant plusieurs millions d’années… Avant d’être confinés, ils doivent faire l’objet d’un traitement au préalable, au cours duquel on les débarrasse de leur uranium et de leur plutonium. Puis, on les vitrifie et les stocke dans des containers en acier inoxydable. Ces opérations sont effectuées à la centrale de la Hague. Mais il s’agit d’un stockage « en surface » et non souterrain. Un projet d’enfouissement plus profond est en cours sur le site de la Bure.

Mais que se passerait-il en cas de séisme important ou autre catastrophe naturelle qui les libéreraient ? Il n’est pas envisageable de continuer à accumuler tant et plus de déchets nucléaires, et ce d’autant moins lorsque l’on connaît leur toxicité extralongue durée…

Le bon sens voudrait bien évidemment que d’une part, on cesse de jeter incivilement les déchets dans la nature. D’autre part, que l’on applique les grands principes du zéro déchet, notamment en privilégiant les accessoires lavables, le compostable, en évitant la surconsommation… Et pour finir, que l’on se tourne plutôt vers des alternatives énergétiques propres et durables.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *