Comment traiter efficacement vos déchets ménagers ?

Depuis 2016, toute entité produisant 10 tonnes ou plus de déchets alimentaires, ou, plus généralement, de biodéchets par année se doit de les gérer au moyen d’un tri. Ce ne sont pas que les moyennes et grandes entreprises qui sont concernées, mais les cantines, les écoles, les centres de loisirs, etc. De plus, les entreprises de restauration doivent être munies d’un bac à graisse et organiser la récolte de leurs huiles alimentaires usagées (à partir de 60 litres annuels). Les particuliers ne sont évidemment pas concernés par ces mesures. Pourtant, les foyers produisent beaucoup de déchets alimentaires, dont la somme représente 354 kg d’ordures par habitant chaque année selon le Centre national d’information indépendante sur les déchets (Cniid). Or, ces détritus, s’ils sont triés, peuvent être revalorisés et contribuer à la croissance d’organismes vivants plutôt qu’encombrer nos décharges.

Les 4 catégories de déchets ménagers

Les 4 catégories de déchets ménagers

La première étape dans le tri efficace des détritus de votre foyer est de savoir reconnaître les différentes catégories auxquelles ils appartiennent. Elles sont au nombre de 4, il vous sera donc rapidement aisé de gérer tous les rebuts de votre quotidien. Les voici :

  • Les restes de vos préparations : marc de café et filtres, coquilles d’œufs, épluchures de fruits et légumes, etc.
  • Les restes de table : sauces, viandes, desserts, fromages, boissons…
  • Les aliments périmés.
  • Les déchets non alimentaires de votre ménage : feuilles mortes, cendres, etc.

Pratiquement tous ces détritus peuvent être revalorisés, sauf :

  • La viande,
  • Le poisson,
  • Le verre et le plastique,
  • Les excréments.

À noter que les déchets ménagers tels le carton et le papier non traités, les sachets de thé non synthétiques, la cendre de cheminée et de cigarette (et même les mégots de cigarettes, roulées ou industrielles) ainsi que les résidus de tonte, les mauvaises herbes, les feuilles/plantes mortes et les brindilles peuvent également être revalorisés.

Le compost, en ville comme à la campagne

Ainsi, il n’y a que très peu de biodéchets qui ne peuvent être revalorisés en étant transformés en un bel humus brun : le compost. Mais cela demande un certain savoir-faire et quelques précautions. Voici les grandes règles pour réussir ce précieux humus, pour que ce qui vient de la terre retourne à la terre.

1) Se munir d’un bac de bonne taille, stable et ventilé

En effet, il ne s’agit pas seulement d’acheter un bac plastique au magasin de bricolage du coin, mais bien de s’assurer que le contenant choisi possède de petites ouvertures laissant passer l’air. Cet élément est essentiel pour qu’ait lieu la fermentation, afin que les éléments humides dégagent de l’azote et les déchets secs, du carbone. La meilleure solution est le composteur de végétaux, aussi appelé silo à compost. Fait de matière plastique PVC, au design neutre et donc discret, disponible en différents formats dans des jardineries et des grandes surfaces, ce bac à compost efficace est fait pour supporter la chaleur dégagée par le processus de fermentation de vos détritus. Leur partie basse est munie d’un panneau coulissant vous permettant d’accéder aux couches inférieures de votre compost, les plus décomposées.

Si vous avez un grand jardin, il est recommandé de se munir de deux composteurs à végétaux. Précisons également que certaines collectivités locales proposent des composteurs contre une petite participation, dans le cadre de la promotion du compostage individuel. À l’attention des bricoleurs : vous pouvez fabriquer vous-mêmes votre composteur maison avec des planches de bois de récupération, un treillis métallique, des rondins et même des parpaings.

2) Remplir votre bac de végétaux secs et de déchets humides

La présence des deux types de biodéchets est essentielle au processus de fermentation. Un bac composé uniquement de déchets secs ne produira qu’une très lente décomposition, et un composteur rempli de détritus humides produira un pourrissement et des mauvaises odeurs.

3) Alterner le plus possible les couches sèches et humides

Ceci, pour veiller à ce que le processus de fermentation ait lieu, mais également se maintienne. Voici une astuce : intégrer à votre compost des éléments le plus petit possible accélère leur décomposition. L’idéal est de posséder une broyeuse à végétaux pour fragmenter vos déchets avant de les intégrer à votre compost.

4) Brasser régulièrement son compost (s’il est fait en bac)

Le compost en bac demande plus de vigilance, mais il se produit plus rapidement (de 4 à 5 mois contre 6 à 8 mois, voire 1 an), entre autres avantages comparé au compostage libre ou « en tas », qui sont les suivants : des odeurs qui restent dans le composteur, des animaux tenus à distance, la protection contre les fortes pluies pouvant altérer l’équilibre du compost.

Il est bien entendu plus aisé de composter vos détritus si vous avez un pavillon avec jardin plutôt qu’un appartement parisien, mais les citadins dont le logement est muni d’un balcon peuvent se mettre au compostage en étant toutefois particulièrement attentifs à l’équilibre de leur compost (ni trop sec ni trop humide), afin que la transformation des détritus s’opère réellement et sans désagréments (odeurs, moucherons, etc.).

Les propriétaires de jardin et de potager enrichiront leurs cultures du précieux compost résultant de la patiente transformation de leurs biodéchets au fond de leur jardin. Citadins, il ne vous restera plus qu’à vous informer des possibilités de collectes de votre humus près de chez vous, si vous ne l’utilisez pas déjà comme terreau pour vos plantes et herbes que vous faites pousser à votre domicile.

Vous aurez sans doute remarqué que ce processus de compostage n’inclut pas la viande ni le poisson. Et pour cause : ces derniers, s’ils se décomposent bel et bien, auraient tendance à attirer des animaux non désirés près de chez vous. Alors, ces déchets issus de l’animal, peut-on s’en passer ? Comment ? Et si notre consommation de viande était, elle aussi, à reconsidérer ?

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