Qu’est-ce que l’upcycling ? Définition et exemples

C’est la tendance du moment dans le monde de l’écologie : l’upcycling. Un concept simple, qui permet de réduire considérablement l’impact de l’homme sur la planète. Peu coûteux et écologiquement responsable, l’upcycling se base tout simplement sur la valorisation des produits usés ou des objets inutilisés. Une alternative pertinente face à nos modes de vie ? Histoire, principes, exemples : on vous explique tout.

Les origines de l’upcycling

Un peu d’histoire

Le terme anglais upcycling a été utilisé pour la première fois par Reiner Piltz dans les années 1990. Ancien ingénieur mécanique, il se reconvertit dans l’aménagement intérieur et s’intéresse alors à l’utilisation des déchets produits par nos sociétés. Tandis que l’époque prône la consommation de masse et l’usage unique dans tous les domaines, il dénonce l’absence de revalorisation de nos déchets. Il propose alors un concept encore peu connu dans les sociétés des pays occidentaux : l’upcycling. Up signifie « tirer vers le haut », et cycling est une contraction du mot « recycler », que l’on pourrait ainsi traduire par «recycler vers le haut ». En France, on parlera plutôt de surcyclage, même si les deux termes sont équivalents.

Le principe du « Cradle to Cradle »

Le mot tombe ensuite dans l’oubli pour reparaître dans le livre Cradle to Cradle : Remaking the Way We Make Things de William McDonough et Michael Braungart publié en 2002. Littéralement « Du berceau au berceau », ce principe s’applique aux objets écoconçus qui respectent une certaine éthique environnementale. Il s’agit ainsi de concevoir un produit uniquement à partir de matériaux recyclés, zéro déchet et sans pollution. Cela doit pouvoir s’appliquer à tous les niveaux de réalisation. Le même produit doit ensuite pouvoir être fabriqué au moins une fois, sans ajout de matière. Le Cradle to Cradle tolère néanmoins un apport d’énergie, mais qui se doit d’être propre et renouvelable. Finalement, cela revient à appliquer les principes de l’upcycling à très grande échelle, dans le domaine de l’industrie.

Un concept né dans les pays en voie de développement

Le concept de l’upcycling n’est cependant pas nouveau. En effet, c’est une pratique courante dans la plupart des pays en développement ou dans certaines régions isolées. Certains n’ont pas de systèmes de ramassage de déchets tels que nous les connaissons, ce qui favorise le réemploi. Très souvent, les populations ont l’habitude de transformer et de revaloriser les matériaux non utilisés. Cela réduit le gaspillage des matières premières et permet de limiter la surconsommation. L’impact financier est également non négligeable. Cela revient souvent moins cher de recycler un produit plutôt que de l’acheter neuf. Par exemple, il n’est pas rare de voir des meubles entièrement faits de métaux de récupération au Sénégal ou au Bénin.

Une pratique largement adoptée dans l’ESS

Depuis quelques années, l’upcycling est LE concept tendance dans le domaine de l’économie sociale et solidaire (ESS). En se basant sur la réutilisation des déchets, le surcyclage utilise très peu de ressources et ne génère que peu, ou pas de dépenses financières ! Son faible coût et son impact positif sur l’environnement lui ont permis d’être très bien accueilli dans le domaine de l’associatif. Enfin, il permet de développer des filières de production durables et des produits plus respectueux de l’environnement. Ce n’est pas pour rien que l’on parle d’économie « circulaire » dans l’ESS : c’est le principe même de l’upcycling !

L’upcycling : une initiative à impact positif

Petite définition du recyclage

Le recyclage tel qu’il est pratiqué aujourd’hui consiste essentiellement à transformer nos déchets. La majeure partie de ces derniers sont compostés, incinérés, ou chimiquement transformés, ce qui nécessite une énorme quantité d’énergie. Si l’on prend l’exemple du plastique par exemple, c’est une matière qui, actuellement, ne se recycle pas de façon illimitée. Par ailleurs, la qualité des plastiques recyclés est généralement inférieure ou égale à celle du matériau d’origine. Il y a bien un cycle fini au recyclage du plastique qui, à terme, se termine irrémédiablement dans les sites d’enfouissement après leur incinération. On ne le dira jamais assez : un emballage zéro déchet est un emballage qui n’a jamais été produit.

Recyclage versus surcyclage : quelle différence ?

À la différence du recyclage, le surcyclage n’implique pas ou peu de transformation de la matière. En effet, il est supposé apporter de la valeur au produit créé. On parle aussi de « réutilisation intelligente » des matériaux, afin de maximiser le bénéfice de l’objet produit. Dans le domaine de l’art, les plasticiens ou les sculpteurs vont travailler à partir d’éléments déchus pour façonner de nouvelles créations. Il y a bien une valeur égalée voire ajoutée aux matériaux de départ. La plupart du temps, les objets sont détournés de leur fonctionnalité d’origine pour en faire un produit de qualité supérieure. En général, cela permet de donner naissance à des créations uniques, ce qui leur apporte encore plus de valeur.

Impact positif sur l’environnement

Si le recyclage et le surcyclage permettent tous deux de réutiliser nos déchets, ils n’ont pas le même impact sur l’environnement. Le recyclage consomme beaucoup d’énergie, souvent non renouvelable, et se pratique à grande échelle. Le surcyclage ne nécessite pas, ou peu de ressources naturelles. Il pourrait donc être qualifié de pratique sans impact, voire à impact positif. En outre, l’upcycling n’existe pas à l’échelle industrielle : c’est un mode de création souvent personnel ou réalisé par de petites structures. Il en résulte un nombre limité de produits, réalisés en flux tendu ce qui réduit radicalement l’impact sur l’environnement (pas de perte de matière, ni de surplus de stock).

Les matériaux « surcyclables »

L’upcycling s’applique à n’importe quel matériau : la seule limite est l’imagination ! Bien entendu, certaines matières sont plus manipulables que d’autres, mais tout est possible. Comme l’a écrit Antoine Lavoisier dans son Traité élémentaire de chimie : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». C’est la base du surcyclage. En revanche, les matières les plus utilisées, sont le plus souvent les plus disponibles. Par exemple, le carton, les textiles, le bois, le caoutchouc, le plastique ou encore certains métaux comme l’acier ou l’aluminium. L’important étant de rétablir un mode de consommation plus responsable et plus respectueux de la planète. C’est ce qu’on appelle un cercle vertueux.

Quelques exemples d’application de l’upcycling

Dans quel contexte s’applique l’upcycling ?

Comme pour les matières ou les matériaux, l’upcycling peut s’appliquer à n’importe quel domaine. Les plus courants sont la mode, l’art, la décoration ou encore le petit ameublement. Le contexte varie également et se diversifie de plus en plus. Cela peut permettre de créer des décors de spectacles ou de festivals à moindre coût, de redécorer son intérieur et même d’agrémenter sa terrasse ou son jardin. De plus en plus, des galeries d’art se spécialisent dans ce type de création. Certaines entreprises font même appel à des créateurs dans le domaine du surcyclage pour rénover leurs salles de réunion ou leurs bureaux. Autant de bénéfices pour l’homme, que pour la planète.

La mode : LA tendance de l’upcycling

C’est peut-être le domaine dans lequel l’upcycling est le plus représenté. En effet, la fast fashion, en écho à une consommation excessive voire abusive de vêtements, génère énormément de matières textiles. Si la pièce est assez grande, elles sont facilement réutilisables et permettent de recréer de nouveaux vêtements. Par exemple, il est possible de réaliser des jupes ou des tee-shirts en assemblant plusieurs chutes de jeans et même des sacs avec des tuyaux d’irrigation ! La structure la plus connue dans le domaine de la mode reste Freitag, qui fabrique des sacs à dos à partir de bâches de camion, de ceintures de sécurité et de chambres à air de vélo.

Source de création infinie : l’ameublement

Comme pour la mode, le domaine de l’ameublement s’adapte très facilement à l’upcycling. Par ailleurs, mêler plusieurs matériaux permet de réaliser des créations originales, et la plupart du temps, uniques ! Qui n’a pas déjà utilisé des palettes en guise de table basse ou de sommier ? Cela permet d’éviter de nombreuses dépenses inutiles et de faire un geste pour la planète. De grands designers réalisent aussi de magnifiques pièces, de quoi faire pâlir les créateurs de meubles de la grande industrie.

L’art, parmi les tout premiers

Depuis quelques années, l’upcycling se démocratise de plus en plus dans le domaine de l’art. En effet, les possibilités sont infinies ! Il s’agit simplement de trouver son style et de laisser parler sa créativité. Outre l’écologie et l’environnement, ces œuvres permettent de réfléchir à leur caractère éphémère, ce qui leur confère d’autant plus de valeur. Elles sont souvent engagées, et dénoncent la consommation de masse et l’usage unique pratiqués dans nos sociétés. C’est un moyen efficace pour susciter la prise de conscience du public face aux problématiques environnementales actuelles. De plus, cela permet de mettre en avant la fragilité des écosystèmes qui nous entourent.

L’upcycing est-il l’avenir de la planète ? La question peut se poser. Il représente en tout cas une alternative pertinente aux industries existantes, très polluantes pour l’environnement. Par ailleurs, il ne nécessite que très peu de ressources et permet de réutiliser des matériaux déchus, destinés à être jetés. Enfin, l’upcycling permet ainsi de créer de la valeur à partir de presque rien. Bref, c’est un concept qui a très certainement de beaux jours devant lui !

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