Wwoofing : tout savoir… puis le tenter !

C’est décidé, vous utiliserez vos prochaines vacances pour faire du wwoofing (World Wide Opportunities on Organic Farms). Voilà une démarche éthique pour allier apprentissage, nature et culture. Le principe ? L’entraide ! Vous épaulez un agriculteur dans son exploitation bio quelques heures par jour et, en contrepartie, il vous loge et vous nourrit. L’expérience vous tente ? Dans cet article, découvrez tout d’abordnos conseils pour devenir wwoofeur. Ensuite, choisissez une destination parmi nos idées : de la France au Canada, en passant par l’Europe et l’Australie, trouvez un wwoofing adapté à vos envies. Enfin, parcourez la FAQ pour glaner quelques informations complémentaires afin de vous lancer sans appréhension. Êtes-vous prêt à wwoofer ? Suivez le guide !

Wwoofing : le voyage alternatif au service de l’agriculture bio

Basé sur un principe d’entraide et de partage, le wwoofing permet à des agriculteurs de transmettre leur savoir-faire à des voyageurs désireux d’apprendre et de mettre la main à la pâte. Ce mouvement a vu le jour dans les années 1970 à Londres et il s’est progressivement étendu au monde entier.

Allier voyage et wwoofing est un excellent moyen de passer des vacances alternatives. Cela permet de comprendre les rouages et les bienfaits de l’agriculture biologique en étant acteur sur le terrain, le temps d’un séjour. C’est l’occasion de découvrir la permaculture, l’agroécologie, l’écoconstruction, l’autosuffisance et tout ce qui touche de près ou de loin à l’agriculture durable et respectueuse de notre environnement.

Pas de transaction financière ici. Le wwoofing est un échange de bons procédés. C’est intéressant pour ceux qui voyagent avec un petit budget. Mais attention ! Il n’est pas question de lézarder au soleil toute la journée et de se mettre les pieds sous la table le soir. Le bénévole s’engage à participer, à hauteur de 25 heures par semaine, aux tâches de la vie de son hôte sur les parcelles agricoles, auprès des animaux, dans le potager, à la maison, etc., en échange du gîte et du couvert.

Devenir wwoofeur : mode d’emploi

Pour commencer, il faut adhérer à l’association wwoof du pays dans lequel vous souhaitez vous rendre. Il est important de lire la charte pour comprendre les valeurs afin de s’engager à les respecter. Vous devez aussi vous acquitter d’une somme variable selon les pays. Pour la France, le prix est de 25 euros par personne ou 30 euros pour un duo. Cette cotisation annuelle vous permet d’accéder à la liste des fermes biologiques du réseau wwoof France et de contacter les exploitants.

Ensuite, créez votre profil. Ajoutez une photo et une description pour que les hôtes puissent en apprendre un peu plus sur vous.

Sélectionnez alors les différentes fermes où vous aimeriez travailler, en fonction de vos envies et de vos capacités. Certains exploitants ont des attentes particulières vis-à-vis des wwoofeurs : vérifiez si vous correspondez au profil recherché. Le maraîchage et la vente de légumes bio ? La traite des vaches à l’aube ? La récolte de sel dans un marais ensoleillé ? Posez-vous les bonnes questions : assurez-vous que vous êtes motivé à réaliser des tâches parfois physiques et qui vous feront sortir de votre zone de confort.

vue sur les marais salins avec la mer en fond où l'on peut travailler en tant que wwoofer
Le wwofing est l’occasion de découvrir de superbes contrées. Travailler dans les marais salins, par exemple, vous permettra de profiter de la mer !

Enfin, contactez les agriculteurs. Par mail ou par téléphone, présentez-vous, démontrez votre motivation, votre envie d’apprendre et d’aider. Selon vos disponibilités et celles de vos hôtes, validez votre mission et préparez votre séjour !

Attention ! Vérifiez que vous possédez une carte d’identité et/ou un passeport valide(s). Si vous devez faire ou refaire ces documents, anticipez ! Les délais sont assez longs en mairie, pouvant parfois atteindre jusqu’à 3 mois !

Un dernier conseil : ne vous arrêtez pas à la barrière de la langue si vous partez dans un pays étranger. Il est toujours possible de communiquer autrement et d’apprendre des choses merveilleuses. Gardez en tête quel’esprit du wwoofing réside dans l’échange et le partage, même si l’on ne parle pas le même langage !

Les meilleures destinations de wwoofing

Avec près de 17 000 fermes dans le monde inscrites au programme et réparties dans 132 pays, pas facile de savoir où faire du wwoofing, surtout lorsqu’on n’en a jamais fait ! Choisissez une région que vous aimeriez visiter sur vos moments de repos durant votre mission. Voici quelques idées de destinations parmi les plus prisées.

Le wwoofing en France

Si vous souhaitez expérimenter le volontariat dans un cadre familier et pas très loin de chez vous, le wwoofing en France est la meilleure solution. Vous rencontrerez certainement d’autres bénévoles, français et étrangers, avec qui partager vos impressions.

Profitez de la belle saison pour (re)découvrir le patrimoine culturel et agricole français. Il existe pas moins de 2 200 domaines de production bio prêts à accueillir des wwoofeurs : vous avez l’embarras du choix ! Les missions sont très variées et vous serez, sans aucun doute, séduit par la confection de fromages dans les Alpes, la culture des algues en Bretagne, la récolte de la lavande en Provence ou l’écoconstruction dans les Cévennes. Et la liste est encore longue…

Le wwoofing en Europe

Vous pouvez également envisager l’Europe pour tester le voyage alternatif, sans partir trop loin. Certaines régions offrent un dépaysement total, avec à la clé, des activités auprès de gens passionnés. Voici quatre destinations pour faire du travail bénévole en Europe quand on est débutant.

Le wwoofing en Espagne

Ce pays est connu pour être l’une des meilleures destinations de volontariat en Europe. Il y a près de 300 fermes biologiques inscrites au programme. La culture des fruits et légumes est très présente sur le territoire. Si vous choisissez d’alleren Espagne, vous pourrez profiter de votre temps libre pour explorer les villes magnifiques de ce pays ensoleillé : Bilbao, Barcelone, Valence, Madrid et bien sûr Séville, au cœur de l’Andalousie.

Et si vous avez envie de paysages exotiques, tournez-vous vers les îles Canaries, situées aux abords du Maroc. Zones volcaniques, plages de sable blanc, eau turquoise, forêts luxuriantes… Vous n’aurez pas l’impression d’être en Europe !

Le wwoofing en Irlande

Environ 160 exploitations attendent les wwoofeurs sur le territoire irlandais. Vous serez accueilli par des agriculteurs chaleureux et soucieux de partager avec vous leur culture et leurs traditions. Le mouton étant la mascotte du pays, vous trouverez sans mal une ferme spécialisée dans l’élevage des moutons, même si l’élevage bovin est majoritaire.

Malgré un climat plutôt humide et gris, il fait bon vivre en Irlande ! Durant vos moments de repos, réchauffez-vous dans les pubs irlandais et rencontrez les locaux festifs et amateurs de bière ! Que vous soyez en wwoofing vers Dublin ou Cork, vous verrez des paysages spectaculaires. Il y a aussi des agriculteurs aux alentours de Galway et certains sont même situés sur les petites îles de la côte ouest !

Le wwoofing en Italie

L’Italie accueille énormément de volontaires. Près de 700 hôtes sont inscrits ! Si vous passez par là, n’hésitez pas à explorer les alentours des lacs italiens, à vous arrêter dans la magnifique région des Cinque Terre ou à vous perdre dans Les Pouilles.

En allant dans les collines vallonnées de la région du Chianti, en Toscane, vous trouverez sûrement une mission dans un beau vignoble italien, notamment pendant la période des vendanges. Les professionnels vous expliqueront tous les secrets de l’œnologie ! Si vous préférez l’univers de la gastronomie, faites-vous accueillir par un maraîcher spécialisé dans les tomates bio ! Il vous livrera peut-être la recette traditionnelle de la sauce tomate de sa mamma

Le wwoofing au Portugal

Il existe environ 130 exploitations portugaises ayant adhéré au programme wwoof. Il y en a un peu partout aux alentours de Porto, Lisbonne et un très grand nombre dans la belle région de l’Algarve. Que diriez-vous d’apprendre la permaculture ? Vous pouvez aussi opter pour l’ostréiculture dans les marais salants du sud : l’huître portugaise revient en force après avoir été décimée par une maladie dans les années 1970 !

N’hésitez pas non plus à chercher un travail bénévole sur l’île de Madère. Particulièrement dépaysante, cette île montagneuse bénéficie d’une faune et d’une flore très riches. Vous pourriez d’ailleurs atterrir dans une pépinière spécialisée dans la culture de fleurs endémiques. Vous découvrirez aussi sur place comment les sols sont alimentés par les 2 150 kilomètres de canaux d’irrigation : les levadas !

Le wwoofing à l’international

Il est possible de faire du volontariat partout dans le monde (ou presque), même lorsqu’on débute. Mais voici les deux destinations stars particulièrement appréciées des wwoofeurs en herbe, à la recherche d’aventure et de partage.

Le wwoofing au Canada

Avec près de 700 fermes biologiques, le Canada offre de nombreuses opportunités. Près de Vancouver, il y a les célèbres plantations de canneberges, par exemple. Apprenez aussi comment on récolte du sirop d’érable près de Montréal et savourez l’accueil chaleureux des Québécois. Enfin, n’hésitez pas à aller jusque dans les terres reculées du Yukon, à la frontière de l’Alaska. À vous les grands espaces, les plaines et les forêts de sapins !

Le wwoofing en Australie

C’est LA destination préférée des backpackers, ces voyageurs étrangers munis d’un visa vacances-travail pour allier petits boulots et tourisme. En tant que wwoofeur, vous les croiserez sur vos lieux d’accueil. L’Australie est un territoire très vaste, ce qui explique les 4 000 exploitations inscrites au programme de wwoofing.

Pour une immersion dans la culture australienne, rendez-vous dans les ranchs de l’Outback. Pensez à aller admirer le mont Uluru, en plein désert. Vous trouverez aussi votre bonheur dans des fermes du Queensland, qui cultivent des cerises, des mangues et des avocats. En Tasmanie, vous serez surpris de découvrir des vignes avec une grande variété de cépages.

La FAQ des wwoofeurs débutants

Quel visa faut-il pour faire du wwoofing à l’étranger ?

Le wwoofing, c’est de l’entraide, donc en théorie, un visa touristique est suffisant (vérifiez bien la durée de validité de votre visa par rapport à votre durée de mission !).

Gardez en tête que le wwoofeur est un touriste. Le jour où vous remplissez vos documents à la douane, ne justifiez pas votre voyage avec des mots comme « bénévolat » ou « travail », même si l’on utilise souvent ces termes pour expliquer le wwoofing. Cela pourrait embrouiller le service d’immagration et vous pourriez vous faire refouler à l’entrée du pays ! En bref, pensez « tourisme » !

Certains pays proposent un visa vacances-travail : il est adapté, mais prenez-le uniquement si vous comptez rester longtemps dans le pays et que vous envisagez de trouver également un job rémunéré (en plus du wwoofing).

Quel est l’âge légal pour faire du wwoofing ?

Il faut être majeur pour effectuer une mission de bénévolat en tant que wwoofeur. Mais attention, l’âge de la majorité n’est pas le même partout dans le monde ! Renseignez-vous en fonction de la destination choisie.

Peut-on faire du wwoofing en famille ?

Oui ! Si vous souhaitez faire découvrir ce mode de voyage alternatif à vos enfants, recherchez un hôte qui accepte les familles.

Les enfants ne sont pas considérés comme des wwoofeurs, mais les plus âgés peuvent prendre part aux activités, à leur rythme. D’ailleurs, c’est plutôt formateur et ça ouvre l’esprit. Les enfants apprécient ce genre d’expérience !

un couple avec leur fille en bas âge en woofing à la ferme dans un paysage du sud

Au niveau de l’organisation, les frais liés aux repas sont revus entre les hôtes et les bénévoles venant avec leurs enfants, afin d’équilibrer la balance. Tout se prévoit en amont, avant l’accord final.

Qui peut faire du wwoofing ?

Tout le monde est accepté. Hommes, femmes, jeunes, seniors, avec ou sans expérience, l’important est d’être curieux et volontaire. Les fermiers transmettent leur savoir-faire tandis que les bénévoles apprennent et donnent un coup de main appréciable. Le wwoofing dans une exploitation agricole peut être un loisir pour un jeune retraité ou bien une source d’inspiration pour un étudiant qui cherche sa voie. Chacun y trouve son compte !

Quels sont les risques du wwoofing ?

Malheureusement, les dérives existent, mais elles restent rares ! Soyez vigilant si vous tombez sur un site de wwoofing gratuit (sans frais d’adhésion) : c’est ici que vous pourriez découvrir des offres de wwoofing rémunéré, et donc pas en accord avec les valeurs d’entraide du mouvement. En acceptant une proposition de bénévolat « payé », vous pourriez être victime de gens peu scrupuleux qui vous exploiteraient et tireraient profit de la situation pour, finalement, ne vous verser aucune somme d’argent !

Soyez également à l’écoute de vos ressentis : une situation louche, des personnes malveillantes ou si quoi que ce soit vous semble inapproprié… ne restez pas !

Vous l’aurez compris, le wwoofing est une manière éthique de voyager, tant pour l’impact environnemental que pour l’aspect humain. Qu’il s’agisse d’une envie de slow travel, d’un tremplin pour un changement de vie ou d’une simple mise au vert, wwoofer est l’assurance de faire des rencontres incroyables et enrichissantes. Et en optant pour le wwoofing, vous aurez certainement l’occasion de consommer local : de bons produits bio directement sortis de la ferme ! De quoi vous donner de nouvelles perspectives de consommation écoresponsable !

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